La question libyenne sera au cœur d'une réunion des ministres de la Défense des pays de la coalition combattant le groupe terroriste autoproclamé Etat islmaique (EI/Daech), mercredi à Stuttgart en Allemagne, dans le cadre de la poursuite des efforts diplomatiques des grandes puissances pour le règlement des conflits en Irak, Syrie et Libye. Le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter avait annoncé mardi que les ministres de la Défense de la coalition conduite par les Etats-Unis aborderont mercredi lors d'une réunion prévue dans la ville allemande les modalités d'intensifier la lutte contre le groupe terroriste Daech. "La question libyenne sera mercredi au menu de la réunion des ministres de la Défense de la coalition", a indiqué M. Carter en Allemagne. Il s'agit selon les Américains, "d'avaluer l'état de la campagne militaire", d'informer sur les efforts américains "pour accélérer la défaite du groupe EI" et d'"identifier les besoins dont la coalition pourrait avoir besoin à l'avenir". Le chef du Pentagone (ministère de la Défense américain) a expliqué que la question fondamentale qui sera abordée est "la détermination du début des opérations militaires que l'Italie veut conduire en prenant la tête d'une coalition anti-Daech en Libye". S'agissant de l'engagement américain en Libye, M. Carter a déclaré que ce point sera discuté au cours de cette réunion, en laissant entendre que cette décision est toujours en attente de l'accord du gouvernement d'union nationale libyen. Il a indiqué que "plusieurs pays, y compris les Etats-Unis et l'Italie, vont fournir l'aide nécessaire à cet engagement militaire, une fois approuvé" par le gouvernement d'union nationale. Poursuite des efforts diplomatiques Dans le cadre de la coopération internationale avec la Libye pour la réinstauration de la paix dans ce pays, le chef d'état-major américain, le général Joseph Dunford, a indiqué que le Pentagone "travaillait en étroite collaboration avec le gouvernement de l'union nationale de Fayez al- Sarradj pour déterminer l'aide dont il a besoin". "Le chef d'Africom (Commandement des Etats-Unis pour l'Afrique), le général David Rodriguez va rencontrer (lors de la réunion) des représentants du gouvernement libyen pour discuter des exigences et des perspectives de ces opérations", a-t-il fait savoir. L'Italie pour sa part réaffirmé son engagement à continuer d'apporter son aide à la Libye notamment à fournir les aides humanitaires qui s'élèvent depuis le début de cette année à 2,4 millions d'euros. Dans ce sens, le ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, a affirmé que son pays était prêt à conduire la coalition militaire contre Daech en Libye, après l'approbation du gouvernement de Fayez al-Sarraj, tout en poursuivant le processus politique, sur lequel œuvre la communauté internationale. Daech, principale menace mondiale et régionale La Libye toujours en proie à des violences depuis la chute de l'ancien régime de Maamar El-Gueddafi fin 2011, est le théâtre de combats opposant plusieurs groupes terroristes dont le groupe Daech, à des milices et forces libyennes. L'EI demeure la principale menace à la sécurité mondiale, et régionale au cours des cinq dernières années, cette organisation a pu s'emparer de territoires considérables, et continue d'étendre son influence notamment en Libye, où les données sur les effectifs des organisations terroristes oscillent entre 3000 et 6000 membres, selon un rapport annuel de l'ONU. Le groupe Daech a accru l'étendue des territoires qu'il contrôle en Libye, a indiqué un rapport annuel présenté au Conseil de sécurité de l'ONU qui note un afflux de combattants étrangers en provenance de plusieurs pays dont le "Soudan, la Tunisie et la Turquie". Les terroristes ont profité du vide sécuritaire laissé en 2011, pour s'implanter dans ce pays, avec comme fief la ville de Syrte dans l'Est du pays. Selon des estimations de l'ONU, plus de 400.000 Libyens ont été déplacés, en raison de combats intenses durant les cinq dernières années.