Le 17e Festival culturel européen en Algérie qui prendra fin samedi aura été marqué par l'introduction de nouvelle disciplines artistiques, en plus de son habituel programme musical représentatif de la scène européenne actuelle. Les scènes des salles Ibn-Zeydoun et Ibn- Khaldoun ont accueilli pour la première fois des séances de lectures publiques, animées par le collectif "Fabrique à lecteurs", récemment créé, invitant le public dans l'univers d'auteurs algériens et européens contemporains. Constitué d'amoureux de la littérature, de poète et d'écrivains, ce collectif, formé à la lecture sur scène, profite de la présence du public avant les concerts pour lui faire découvrir ou redécouvrir des extraits de textes d'auteurs, algériens comme Ahlem Mostghanemi, Mohamed Dib et Samir Kacimi, ou étranger comme la Portugaise Lidia Jorge, le Tchèque Milan Kundera et l'Italien Umberto Eco. Autre nouveauté, le théâtre de marionnettes a été introduit au programme du festival par la compagnie finlandaise "Théâtre D'illusia" qui a donné quatre représentations du spectacle "Quand l'ombre passe, sur les traces de Mohamed Dib" illustré par des figurines inspirées du travail du plasticien Rachid Koraichi. Le jeune public a ainsi été pris en considération lors de l'élaboration du programme du festival à travers ces représentations en plus des projections de films d'animation et de cinéma pour enfant durant le festival. Ce rendez-vous annuel dédié à la culture européenne s'est, en outre, déployé sur plusieurs espaces culturels de la Capitale tels que le Petit théâtre de l'Oref, la filmothèque Mohamed-Zinet, l'Institut français d'Alger, le Bastion 23 ou encore la Basilique Notre dame d'Afrique, en plus des projections à Tizi Ouzou et Bejaia et des concerts de musique à Annaba et Oran. Mis en avant par les organisateurs, le dialogue des cultures, très présent dans les lectures et le théâtre, se traduisait également sur la scène musicale à travers des fusion et des duos entre musiciens algériens et européens, en plus de deux master class animés par des musiciens belges et autrichiens. Les concerts affichent toujours complet Comme chaque année, la programmation musicale du festival européen a attiré un public nombreux à l'instar du concert d'ouverture animé par la nouvelle star internationale de la musique touareg, le nigérien "Bambino", Oumara Moctar, invité de la délégation, ou encore la prestation de Claudia Madur, la nouvelle voix du Fado, un style très apprécié en Algérie. Les concerts de jazz ont également connu un franc succès, notamment lors du passage très remarqué de la trompettiste psychédélique aux influences orientales, la Britannique Yazz Ahmed, qui avait invité la chanteuse algérienne Amel Zen, ou lors de la présentation de l'expérience musicale du "Manuel Hermia-M'Kachiche Quartet" une fusion menée par le saxophoniste et flûtiste belge Manuel Hermia et le violoniste algérien Kheireddine M'Kachiche. La musique classique et les orchestres de chambre étaient également au programme, représentée par l'orchestre italien "Beyound Borders Ensemble" et le "Romanian Trio" (Roumanie). Le public a cependant regretté l' "absence" de certains spectacles "incontournables" comme le Flamenco espagnol et le folklore d'Europe centrale, en plus de l'absence d'un "grand groupe algérien" en clôture comme lors de précédentes éditions. Inauguré le 9 mai, le 17e Festival culturel européen en Algérie prendra fin avec un récital du "Trio Mediterraneo" (Croatie) à Alger et un concert de chant classique animé par Amancio Prada (France-Espagne) au Théâtre régional d'Oran.