BIR LAHLOU (Territoires sahraouis libérés) - Le Président sahraoui par intérim, Khatri Addouh, a appelé dimanche les Nations unies à la mise en place d'un plan pour le processus de pourparlers, "direct, intense, de haut niveau et avec un calendrier défini" entre les deux parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc. "L'ONU est appelée aujourd'hui plus que jamais à élaborer un plan pour le processus de pourparlers directs, intenses et de haut niveau entre le Front Polisario et le Maroc, en présence des acteurs principaux de deux parties, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et l'Assemblée générale en vue de résoudre le conflit du Sahara occidental à la fin de 2016", a écrit le président sahraoui par intérim dans une lettre adressée au SG de l'ONU, rapportée par l'agence SPS. "Le Secrétariat général de l'Organisation des Nations Unies, en particulier son envoyé personnel, l'ambassadeur Christopher Ross et sa représentante spéciale et chef de la Minurso Kim Bolduc, doit adopter une approche plus urgente pour l'organisation du référendum d'autodétermination du peuple sahraoui", a insisté M. Addouh. Il a également appelé au retour de la MINURSO pour exercer ses pleines fonctions, et le plein respect des deux parties à son rôle initial qu'elle joue actuellement au Sahara occidental loin de toute interférence ou restriction de son mouvement, conformément aux principes et les pratiques applicables aux missions onusiennes de la paix dans le monde", a-t-il ajouté. Le Secrétaire général du Front Polisario a condamné la tentative flagrante du Maroc visant à mettre fin à la mission de l'ONU au Sahara occidental, malgré les engagements juridiques qu'il a accepté lors de la signature de l'accord de cessez-le-feu avec le Front Polisario sous les auspices de l'ONU. Le Front Polisario préoccupé par le non-retour de la composante civile de la Minurso Le président sahraoui par intérim, Khatri Addouh, a exprimé la préoccupation du Front Polisario face au refus du Maroc de permettre le retour de la composante civile de la Minurso dans ses pleines fonctions, conformément à la résolution 2285 (2016) du Conseil de sécurité, rapporte dimanche l'agence de presse sahraouie SPS. Dans une lettre adressée au SG de l'Organisation des Nations Unies, Ban Ki-moon, M. Addouh a regretté qu'"après près deux mois de l'adoption de la résolution 2285 (2016) du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Sahara occidental, il n'y a pas eu de progrès dans le processus politique parrainé par l'ONU pour trouver une solution juste, équitable et pacifique qui garantit le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination conformément à la résolution 1514 de l'Assemblée générale des Nations Unies et le plan de règlement des Nations Unies approuvé par le Conseil de sécurité dans ses résolutions 658 (1990) et 690 (1991)". "Jusqu'à présent nous ne constatons pas de progrès vers le rétablissement de cette composante dans ses fonctions pour laquelle elle mandatée par le Conseil de sécurité à savoir l'organisation un référendum d'autodétermination au Sahara occidental. Il nous semble que les Nations Unies permettent encore au Maroc de poursuivre ses tentatives de menacer et de saper l'indépendance et la crédibilité de la MINURSO dont la mission est bien définie par le Conseil de sécurité", a martelé M. Addouh, secrétaire général du Front Polisario. Le Front Polisario a également exprimé sa forte opposition à la "réunion technique", qui a eu lieu entre les représentants de l'ONU et le Maroc le 10 juin, 2016 pour la première fois dans la ville d'El-Ayouun occupée, dont le Maroc n'a pas de souveraineté sur le territoire du Sahara occidental, en vertu du droit international. "Cette réunion a été largement publiée par les médias marocains qui ont délibérément propagé la participation d'un employé d'origine marocaine à la délégation technique, ce qui n'a pas de lien avec la question du Sahara occidental", a déploré le président sahraoui. Dans ce contexte, M. Addouh s'est interrogé "comment le Conseil de sécurité ne peut pas exiger l'application de sa résolution après deux mois du délai de trois mois accordé au Maroc pour permettre le rétablissement de la composante civile de la Minurso dans ses pleines fonctions, alors que la décision du Maroc d'expulser cette mission a été prise en 48 heures ?".