La communauté internationale continuait d'exprimer vendredi sa solidarité avec la France en état d'alerte après l'attentat qui a fait au moins 84 morts à Nice, soulignant une nouvelle fois l'urgence de renforcer les efforts dans la lutte anti-terroriste. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a exprimé sa "profonde indignation" suite à l'attaque terroriste commise dans la nuit du 14 juillet à Nice, en précisant dans un message à son homologue français, François Hollande, que "l'Algérie condamne énergiquement cet acte barbare". L'Algérie "réitère sa conviction que le terrorisme qui n'a ni nationalité ni religion et qui ne reconnaît aucune frontière, interpelle toute la communauté internationale pour faire front face à ce fléau, avec une solidarité plus effective et sous l'égide des Nations unie", a précisé le Chef de l'Etat, qui a assuré M. Hollande de son soutien devant cette épreuve. La diplomatie algérienne a de son côté souligné que "le terrorisme lâche et aveugle qui a, à nouveau, sévi en France et qui continue de frapper dans de nombreuses régions à travers le monde, a atteint des niveaux de barbarie et de cruauté qu'aucune raison ne peut assimiler car attentant à toutes les valeurs, à toutes les croyances et à tous les préceptes religieux et moraux". Huit mois après les attentats du 13 novembre, qui ont fait 130 morts, un homme au volant d'un camion a fauché jeudi soir à Nice une foule rassemblée, en pleines festivités du 14 juillet, pour regarder les feux d'artifice. Le dernier bilan officiel fait état de 84 morts et plus de 60 blessés. Lutte anti-terroriste, nécessité de renforcer les efforts Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a vivement condamné l'attentat de Nice, appelant également à renforcer "les efforts régionaux et internationaux pour combattre le terrorisme et l'extrémisme violent". Espérant que "les responsables de ce massacre seront rapidement identifiés et présentés à la justice", M. Ban a exprimé son "ferme soutien" aux gouvernement et peuple français. Le Conseil de sécurité de l'ONU avait dès jeudi soir condamné "avec la plus grande fermeté (une) attaque terroriste barbare et lâche". Dans une déclaration unanime, les 15 pays membres du Conseil ont exprimé "leur profonde sympathie et leurs condoléances" aux familles des victimes et au gouvernement français. Ils réaffirmaient "que le terrorisme sous toutes ses formes représente une des plus graves menaces pour la paix et la sécurité internationales" et appelaient tous les Etats "à combattre" la menace terroriste "par tous les moyens", dans le respect des lois internationales. Les chefs de la diplomatie russe et américaine, Sergueï Lavrov et John Kerry, ont choisi pour leurs parts d'exprimer leur "solidarité avec le peuple français" en se rendant ensemble à l'ambassade de France de Moscou pour y déposer des fleurs et écrire un message de condoléances en mémoire des victimes de l'attentat de Nice. L'Espagne s'est quant à lui engagé, par voix de son chef du gouvernement Mariano Rajoy, "à lutter avec la France contre les terroristes", jugeant que "le terrorisme est une menace mondiale qui exige une réponse globale et intégrée" et s'alarmant que "personne n'est complètement à l'abri des actes barbares". En Mongolie, les dirigeants et représentants de 51 pays asiatiques et européens, réunis vendredi à l'occasion du 11e sommet Europe-Asie (Asem), ont condamné dans un communiqué commun les récentes "attaques terroristes haineuses et lâches" ayant frappé le continent eurasiatique, dont la dernière jeudi soir à Nice, réaffirmant leurs "engagement à joindre (leurs) forces pour combattre la peste du terrorisme et la nécessité de traduire les responsables devant la justice en accord avec la Charte des Nations Unies et autres obligations du droit international". Outre les chefs d'Etat et de gouvernement des 51 pays représentés à l'Asem, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, celui du Conseil européen Donald Tusk, ainsi que l'Asean (Association des nations du sud-est asiatique), également participants au sommet Europe-Asie, se sont associés au communiqué commun. Le président suisse, Johann Schneider-Ammann, et le Premier ministre finlandais Juha Sipila ont également dénoncé l'attaque, la qualifiant d'"atteinte contre les valeurs européennes". Etat d'urgence prolongé, trois jours de deuil national décrétés Face à cette nouvelle violence, le président François Hollande a décrété vendredi un deuil national de trois jours à compter de samedi, soit"les 16, 17 et 18 juillet, en hommage aux victimes". A l'issue du conseil de défense réuni vendredi matin à l'Elysée, le Premier ministre, Manuel Valls, a en outre indiqué qu'"un projet de loi permettant la prorogation de l'état d'urgence pour une durée de trois mois supplémentaires sera présentée en Conseil des ministres, après avis du Conseil d'Etat, mardi prochain, pour que le Parlement puisse examiner ce texte mercredi et jeudi prochains". La classe politique française continue de réagir à cet horrible attentat, s'alarmant que la menace terroriste "ne faiblit pas". Par ailleurs, le Conseil supérieur de l'audiovisuel en France a appelé les médias à la prudence après la diffusion de vidéos choquantes sur l'attaque au camion survenue, jeudi soir, sur la promenade des Anglais à Nice, suscitant l'indignation de nombreux téléspectateurs. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a demandé à l'ensemble des télévisions et radios à la prudence et à la retenue, protectrices de la dignité humaine et de la douleur des personnes, tout au long des reportages sur le terrible attentat dont la France a été victime hier soir.