Le ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, Abdelwahab Nouri a affirmé lundi à Alger que "les efforts consentis par les autorités publiques pour la relance du tourisme demeurent tributaires de la contribution des opérateurs de ce secteur". "La relance du tourisme implique la mobilisation de tous les acteurs notamment des gestionnaires des structures hôtelières, des tours operators, des agences de voyages, des offices locaux et des chambres d'artisanat, outre de la société civile", a indiqué le ministre dans une allocution, prononcée lors de la rencontre nationale des cadres du secteur, tenue sous le thème "le développement du tourisme et de l'artisanat en tant que facteur de diversité économique et de développement du territoire". M. Nouri a appelé les cadres du secteur à "accompagner les opérateurs dans la réalisation de leurs projets et à œuvrer pour la levée des obstacles entravant la réalisation des projets touristiques". Il a évoqué les lacunes relevées lors des visites qu'il a effectuées dans certaines wilayas du pays, notamment "le non-respect par les promoteurs des normes urbanistiques et architecturales". Le ministre a fait état de 1.548 projets touristiques approuvés par son secteur, soit un investissement global de 664 milliards de dinars pour une capacité d'accueil de 194.916 lits. 511 projets d'une capacité de 72.523 lits dont l'investissement s'élève à 259 milliards de dinars sont en cours de réalisation. Par ailleurs, il a souligné l'importance de la tenue de cette rencontre "au moment où l'Algérie traverse une situation économique difficile, en raison de la chute des cours du pétrole sur le marché mondial, qui a induit une baisse de plus de 60% des revenus en devise, par rapport à l'année dernière". "Toutes les mesures ont été prises par le gouvernement pour diversifier l'économie nationale productive hors des hydrocarbures et faire du tourisme l'un des principaux vecteurs qui contribuent à l'appui du développement", a indiqué M. Nouri. Il a, en outre, insisté sur l'impératif "d'adopter les deux cadres référentiels, à savoir le plan national d'aménagement du territoire et le Schéma directeur d'aménagement touristique (SDAT), ainsi les plans d'aménagement du territoire pour promouvoir le tourisme". Evoquant les nombreux atouts touristiques que recèle l'Algérie, M. Nouri a affirmé que "cette diversité demeure tributaire de notre capacité à transformer ces ressources de l'état brut en produits répondants aux normes internationales pour garantir la qualité et partant gagner le pari de la compétitivité, afin de faire de l'Algérie une destination touristique capable de satisfaire les demandes du marché international, d'autant que l'Algérie "exporte aujourd'hui plus de touristes qu'elle n'en accueille". Le représentant du gouvernement a mis l'accent sur la nécessité d'accorder "un intérêt particulier au facteur humain, à travers la promotion de la formation, en réponse aux besoins des clients, et la garantie d'une main d'œuvre qualifiée qui soit à la hauteur des enjeux qui se posent au double plan national et international". Il a, dans ce contexte, insisté sur l'impératif d'appliquer le plan de qualité touristique pour dynamiser et valoriser la stratégie de formation, à travers l'application effective du plan de formation". Nouri appelle à l'actualisation du système juridique régissant le secteur du tourisme Le ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, Abdelwahab Nouri, a appelé lundi à Alger à la nécessité d'"actualiser le système juridique régissant actuellement le secteur du tourisme afin de lui conférer plus de souplesse". Dans une conférence de presse animée en marge de la rencontre nationale des cadres du secteur avec la ministre déléguée chargée de l'artisanat, Aicha Tagabou, le ministre a souligné la nécessité de "réviser et d'actualiser ces lois afin de les adapter aux mesures prises par le gouvernement pour répondre aux aspirations des citoyens et des investisseurs". M. Nouri a appelé dans ce cadre à une "évaluation globale et objective de tous les textes juridiques relatifs à l'encouragement de l'investissement touristique afin d'en faire un vecteur fondamental pour le développement économique. Evoquant les problèmes auxquels font face les zones d'extension touristique actuellement, le représentant du gouvernement a souligné l'impératif d'une "étude approfondie pour connaître la situation de ces zones estimées à 205 sites" insistant sur la "nécessité d'assainir la liste de ces sites en raison de l'exploitation de certains d'entre eux dans d'autres projets de développement". Concernant la facilitation de la procédure de délivrance de visas aux touristes étrangers, M. Nouri a estimé que "l'Etat est en droit de procéder à des études approfondies de chaque dossier de demande de visas pour préserver la sécurité et la stabilité du pays" eu égard aux "troubles sécuritaires que connaît actuellement la région". Il a également mis en exergue la nécessité de "nouvelles formules pour faciliter le transfert des devises" appelant à aplanir les entraves administratives dont souffrent les 1800 agences de voyage et de tourisme contraintes de renouveler leur agrément tous les trois ans". Il a insisté par ailleurs sur la nécessité de "reconsidérer l'activité touristique en vue de parvenir à un équilibre" d'autant, a-t-il dit, que l'Algérie "exporte aujourd'hui plus de touristes qu'elle n'en accueille". Il a appelé dans ce sens à "l'intensification des efforts pour remédier aux carences que connaît le secteur car nous ne disposons pas d'une baguette magique pour les résoudre rapidement", a-t-il dit. Pour sa part, Mme Tagabou a fait savoir, lors de cette conférence de presse que deux (2) groupes de travail ont été mis en place avec les ministères du Commerce et la direction des Douanes pour protéger les produits artisanaux algériens contre la contrefaçon et la concurrence". La ministre déléguée a appelé la direction des Douanes à augmenter la taxe douanière pour protéger le produit local et réduire les exportations.