Le Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), le général major Abdelghani Hamel a annoncé mardi à Alger le retrait progressif de la police des stades de football à partir de la saison 2016-2017, dans une nouvelle mesure liée à l'organisation des rencontres. "Nous avons décidé, en concertation avec les responsables du football national, du retrait progressif de la police des stades à partir de la prochaine saison footballistique et la remplacer par des stadiers", a affirmé le premier responsable de la DGSN. Le général major Abdelghani Hamel s'exprimait lors d'une journée d'information sur les nouvelles mesures envisagées par sa structure en rapport avec la gestion et l'organisation des rencontres de football, tenue en présence entre autres des présidents des clubs, du président de la FAF Mohamed Raouraoua, du président de la LFP Mahfoud Kerbadj ainsi que du représentant du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui. "Lors de la saison 2015-2016, nous avons assuré la sécurité de pas moins de 365 matchs du championnat professionnel dans ses deux Ligues, mais nous avons payé un lourd tribut puisque nous avons recensé plus de 213 cas d'actes de violence envers des agents du service d'ordre. 324 policiers ont été ainsi blessés et y en a même à qui on a prescrit des arrêts de travail en raison de leur impossibilité à exercer leur métier", a expliqué l'intervenant, ajoutant que "96 véhicules ont été saccagés avec une grosse facture pour les réparations". Le directeur général de la DGSN s'est engagé à dispenser des cycles de formation au profit des stadiers, lesquels seront déployés par les clubs eux-mêmes. "Nous sommes disposés à accompagner les clubs pour leur permettre d'avoir des stadiers et nous permettre du coup d'abaisser la charge sur nos agents", a-t-il souligné. Raouraoua promet un engagement "sans relâche" Pour permettre la bonne application de cette nouvelle mesure, Abdelghani Hamel a annoncé que la DGSN cédait sa quote-part des recettes des matchs au profit des clubs. "Désormais, la DGSN ne prendra aucun centime des clubs. Cet argent doit être utilisé par les clubs pour la formation des stadiers", a indiqué Hamel qui a poursuivi que "toutes les autorités du pays ont été saisies à propos de cette nouvelle mesure", décidée en premier lieu en 2013 sans jamais voir le jour. De son côté, le président de la FAF Mohamed Raouraoua a réitéré l'engagement de l'instance qu'il dirige d'œuvrer "sans relâche" pour endiguer le phénomène de la violence dans les stades, tout en appelant l'ensemble des acteurs concernés à s'impliquer dans cette lutte. "Nous approuvons chaque démarche ou mesure décidée par la DGSN. Chaque club est appelé à créer de nouveaux postes relatifs à la sécurité dans les stades, ce qui est en rapport avec le cahier de charges du fonctionnement du professionnalisme", a indiqué Raouraoua, qui a annoncé, dans une décision similaire à celle prise par la DGSN, "la cession de la quote-part de la FAF et des ligues aux clubs, laquelle sera gérée par un compte sous contrôle du ministère de la Jeunesse et des Sports pour pouvoir arriver à qui de droit afin de l'utiliser dans l'organisation de la sécurité". Le président de la LFP, Mahfoud Kerbadj a indiqué, au cours de son intervention, que les clubs étaient interpellés pour se doter chacun d'un directeur de la sécurité, comme le stipule le cahier de charges relatif au professionnalisme. "Depuis 2013, cette mesure du retrait de la police était mise sur la table. Maintenant, le rôle du stadier est de concerter avec l'agent du service d'ordre pour veiller à la sécurité dans le stade". La création de la fonction de stadier vise aussi l'amélioration des conditions d'accueil et d'orientation des supporters dans les stades. A la faveur des évolutions qu'a connues le monde du football, le stadier s'est imposé, grâce à sa connaissance des supporters et de leurs habitudes, comme un véritable médiateur entre les fans et les forces de l'ordre, que ce soit avant, pendant ou après le match, selon un document élaboré par la DGSN en 2013.