Les aires steppiques mises en défens de la wilaya d'El Bayadh sont devenues ces dernières années une ressource financière importante pour les nombreuses communes de cette wilaya dont les responsables voient en leur location une source de revenus incontournable, en particulier avec la baisse des recettes fiscales. L'opération de location des aires steppiques mises en défens comme aires de pacage au profit des éleveurs de bétail se limite actuellement à deux périodes de l'année: deux mois en automne et deux mois au printemps, a affirmé le responsable du Haut-commissariat au développement de la steppe (HCDS) à El Bayadh, Ahmed Moussa. Les recettes produites par cette opération, qui consiste en la location d'aires de pacage à raison de 1.000 DA/l'hectare et celle d'aires de culture pastorales à 2.000 DA/l'hectare, iront à hauteur de 70 % aux communes concernées et 30% aux Domaines de l'Etat, a-t-il expliqué. La location des aires steppiques représente une alternative économique importante et incontournable notamment pour les collectivités locales éloignées et démunies dont la commune de Rogassa qui n'a bénéficié d'aucun projet d'investissement et ne dispose d'aucune ressource fiscale, à l'exception de la location des aires steppiques mises en défens, a indiqué le président de l'APC de Rogassa (60 km au Nord de la wilaya d'El Bayadh), Abdenacer Hakmi. Une vision partagée par nombre d'élus locaux de la wilaya d'El Bayadh notamment des communes de Cheguig, Ain El Orak et Kef El Ahmar. Les revenus de cette collectivité locale ont atteint 6,3 millions de dinars durant les mois d'avril et de mai, grâce à la location de près de 5.000 hectares de la superficie steppique de la wilaya. Plus de prérogatives aux P/APC pour l'organisation de la location Plusieurs présidents d'APC de la wilaya d'El Bayadh espèrent assurer une meilleure organisation de l'opération de location des aires steppiques mises en défens, notamment en bénéficiant de plus larges prérogatives, afin de mettre un terme aux infractions enregistrées au niveau de ces aires, outre la nécessité de promulguer des lois répressives permettant une intervention sur le terrain pour venir à bout à l'anarchie provoquée par certains éleveurs qui veulent exploiter, à titre gracieux, ces aires, a précisé M. Hakmi. Les recettes générées par l'opération de location de certaines aires steppiques mises en défens de la wilaya, ont atteint plus de 200 million de DA durant les mois d'avril et de mai derniers. Les communes de Cheguig, Rogassa et Stitten ont constitué plus de 80% du total de la superficie louée, ont indiqué les responsables du HCDS. La superficie consacré aux aires steppiques mises en défens ouvertes à la location est estimé à 19365 hectares, outre les 510 hectares consacrés aux plantations fourragères, le tout reparti sur 30 espaces à travers le territoire de 13 communes parmi les 22 communes que compte la carte géographique de la wilaya d'El-Bayadh. Les plus grandes aires steppiques mises en défens se trouvent dans les communes de la daïra de Rogassa (nord de la wilaya d'El-Bayadh), ont indiqué les services du HCDS. La situation physiologique de ces aires steppiques qui se trouvent à travers la wilaya d'El-Bayadh, indique la possibilité d'exploiter près de 500.000 hectares par an et son ouverture à l'opération de location au profit des éleveurs de façon à garantir l'équilibre écologique de tous ces espaces afin de permettre la mise en jachère de la terre et de régénérer ainsi le couvert végétal régulièrement, a indiqué la même source. Le territoire de la wilaya dispose actuellement de près de 800 hectares de aires steppiques mises en défens qui ont contribué largement à la lutte contre la désertification, à la régénération du couvert végétal dans plusieurs régions, ainsi qu'au repeuplement de certaines espèces avifaunes en voie de disparition dans la région, à l'instar du lapin et de certaines espèces d'oiseaux. Dans le même contexte, l'opération de location des aires steppiques mises en défens a été accueillie favorablement par les éleveurs car elle leur évite le déplacement vers le nord du pays pour chercher des surfaces de plantations fourragères, ont souligné des éleveurs. Pour certains, l'opération constitue une solution économique d'une grande importance pour les éleveurs de la région, notamment en cette période marquée par la flambée des produits fourragers, dont l'orge qui est cédé autour de 3.000 DA/quintal sur le marché parallèle. Ceci, au moment où les surfaces mises en location, à raison de 1.000 DA/ha par mois pour les zones mises en défens, allègent les charges supportées par les éleveurs pour l'acquisition d'aliments de bétail, a révélé l'un des éleveurs.