Le Festival international d'Oran du Film arabe (FIOFA), dont la 9ème édition sera ouverte vendredi, continue de préserver la place qu'il s'est frayé "comme rendez-vous fidèle et incontournable du cinéma arabe". Oran, ville méditerranéenne constituant, à travers l'histoire, un carrefour des cultures du monde, œuvre à devenir la capitale de ce rendez-vous annuel pour développer le septième et le propulser vers des horizons prometteurs, encourager la production cinématographique araba-arabe et offrir l'opportunité aux jeunes cinéastes arabes d'étaler leurs dons et leur savoir-faire. Depuis la création en 2007 du premier festival consacré exclusivement aux films arabes, cette manifestation culturelle a constamment drainé de grandes figures du cinéma arabe pour participer par leurs œuvres cinématographiques et parmi les jurys et pour être honorés. Parmi ces grandes figures, Mahmoud Yacine, Mahmoud Abd El-Aziz, Hussein Fahmi, Yousra, Doureid Laham, Susan Najm al-Din et d'autres de Tunisie, du Maroc, du Liban et autres pays arabes qui font la fierté du cinéma arabe. La compétition de ce festival, suivie de près par la presse arabe et internationale, se limite à trois catégories: les longs métrages, les courts métrages et les films documentaires. Cette manifestation accorde une grande importance au cinéma "invité". Les éditions précédentes consacraient un zoom au cinéma d'un pays arabe, à l'instar de la 3ème édition en 2009 qui avait accueilli le cinéma palestinien à travers la mise en exergue de la resistance contre l'occupant sioniste. Le FIOFA tente de profiter de toutes les opportunités pour le développement du cinéma arabe, notamment à travers l'organisation de colloques et de forums en marge du programme de compétition, traitant des différentes questions du 7ème art. Un colloque sur le "Cinéma et la littérature" a été organisée au cours de la huitième édition. Une rencontre a été dédiée au regretté réalisateur "Mustapha El Akkad" dans la deuxième édition. Le festival a aussi consacré une grande partie à la créativité cinématographique des jeunes grâce à des ateliers techniques animés par des experts. De nombreuses éditions du FIOFA ont abouti à la naissance de plusieurs projets de production cinématographique mixte à l'issue d'échanges que le rendez-vous d'Oran a rendu possibles. Dans ce contexte et parmi les projets naissant du festival, le film algéro-tunisien "Les palmiers blessés" produit par Nadia Labidi Charabi (Algérie) et réalisé par le Tunisien Abdelatif Ben Amar. L'idée de ce film a germé lors de la 2ème édition du FIOFA en 2008 et a été couronné lors de la 4ème édition et a décroché le grand prix "Ahaggar d'or" en 2010. L'appellation du prix fut ensuite changée en "Wihr d'or" en symbole de la ville d'Oran. Après les événements qu'ont connus de nombreux pays arabes, les sujets abordés dans les œuvres cinématographiques ont connu un grand changement. Les observateurs ont été unanimes à relever que le cinéma arabe ces dernières années a connu un tournant décisif se démarquant des films à caractère commercial tant suivi par le public pour accorder plus d'intérêt aux longs métrages traitant de questions plus profondes. Le festival a constitué également une occasion pour développer les courts métrages qui attirent de plus en plus de passionnés et de cinophiles, de même que la catégorie des documentaires. Depuis la sixième édition, le festival a connu une petite instabilité en ce qui concerne la date de son organisation annuelle. Depuis 2015, les choses sont entrées dans l'ordre.