Le critique de cinéma, le jeune algérien Mohamed Allal, a soulevé, lundi dans le cadre du Festival international d'Oran du film arabe, la problématique de la langue dans le cinéma algérien, estimant qu'elle fait l'objet de pression et de contraintes à l'origine de la régression des œuvres artistiques en Algérie. La langue et les dialectes constituent le thème de la contribution de Mohamed Allal à un ouvrage sur ‘‘la littérature et le cinéma'‘ associant une pléiade d'universitaires et de critiques de cinéma de plusieurs pays arabes, à l'instar de Selma Mebarek d'Egypte, Moulay Driss Djaadi du Maroc, en plus de Michel Serceau, chercheur français spécialisé dans le cinéma arabe, à travers des articles édités sous la houlette du critique de cinéma, Ahmed Bedjaoui. Dans son intervention lors d'une table ronde sur ‘‘la littérature et le cinéma'‘ animée par un nombre de critiques de cinéma et d'universitaires, Mohamed Allal a estimé que la langue fait l'objet de ‘‘grande pression et de chaînes'‘, avançant que le cinéaste ‘‘s'attire les foudres d'une attaque féroce si la langue utilisée dans ce film dépasse les lignes rouges.'‘ Le jeune critique s'est interrogé sur les raisons de la divergence entre la réalité sociale où une langue déterminée est utilisée et le contenu des œuvres artistiques, soutenant que ‘‘le réalisateur doit être libre dans l'utilisation du thème, car c'est un créateur'‘. La table ronde a été marquée par des interventions d'universitaires dont Michel Serceau qui a abordé la place de la littérature universelle dans l'adaptation cinématographique arabe, ou encore Ahmed Bedjaoui qui s'est intéressé à la place de la littérature amazighe en tant qu'élément indissociable de la culture algérienne. Selma Mebarek a fait lecture, pour sa part, d'un article sur la relation forte et compliquée entre la littérature et le cinéma.