Comme promis l'an dernier par les organisateurs, le documentaire dans sa dimension internationale entre en compétition. A J moins 15 jours de la tenue de la 6 e édition du Festival d'Oran du film arabe rien n'a filtré ou presque sur le contenu! Les journalistes ne savent pas à quelle porte frapper sachant que la directrice artistique du festival, Nabila Rezaïg, ne fait plus partie de l'équipe organisationnelle depuis belle lurette bien qu'on susurre partout le nom de Laith Media, à savoir le producteur Yacine Laloui en remplacement de la chef du département cinéma au sein de l'Aarc. Cette derniere, semblerait, en tout cas, travailler dans l'ombre en étroite collaboration avec la directrice de wilaya de la culture, Mme Moussaoui Rabia, qui se plaît, comme chaque année, à délivrer l'info au compte-gouttes. Si du côté officiel rien n'a été communiqué, du côté des réseaux sociaux, une page Facebook en langue arabe, découverte cette semaine et portant sur le Fofa 2012, décline ou fait état de toute la programmation ciné, dans toutes ses sections filmiques, toutes catégories confondues. Aussi, côté longs métrages fiction, deux films algériens seront en compétition officielle aux côtés des 12 films des huit autres pays arabes sélectionnés. Il s'agit de Parfums d'Alger de Rachid Benhadj et Yema de Djamila Sahraoui. Parmi ces films en compétition qui se disputeront le Ouihr El dahabi, on citera le film tunisien Le professeur de Mahmoud Ben Mahmoud, rehaussé récemment du titre du meilleur scénario aux dernières JCC, mais aussi la Cinquième corde de la Marocaine Selma Bergach dont la musique du film est signée Safy Boutella, le Tanit d'argent aux JCC, Sortir au jour de l'Egyptienne Hela Lotfi. L'histoire d'une jeune fille dont le quotidien amer est rythmé par ses obligations familiales en s'occupant de son père (atteint de la maladie d'Alzheimer, Ndlr), 33 jours sur la guerre du Liban de l'Iranien Jamel Shorja, My last freind du réalisateur syrien, Joud Saïd, qui revient ainsi avec un nouveau long métrage à Oran, Tora Bora du Koweïtien Walid El Oudi, When i saw you de la Palestinienne Anne-Marie Jacir, El Chaoukh du réalisateur égyptien Khaled El Hadjar, etc. l'Arabie Saoudite sera représentée par la cinéaste Haifae El Mansour avec son film Wedjda. Côté courts métrages sont en compétition 14 films de neuf pays dont l'Algérie également qui sera présente avec trois films et pas des moindres. Il s'agit du Hublot de Anis Jaâd, L'île de Amin Sidi Boumediene et Misérable vie de Akrem Zoghba. Côté étranger, on notera trois films courts de l'Egypte dont Khamsa oua khmisa de Hicham Hadad et Ana hawit de Mohamed Salama El Salmoui. Titre qui rappelle étrangement un des sublimes textes de l'Egyptien Sayed Darwich, repris en chanson par de nombreux artistes dont le dernier groupe à succès, révélation du film Microphone Massar Egbari, qui continue depuis à connaître une ascension surtout après la révolution. Ce groupe a pris en effet son essor à partir de la rue pour se produire aujourd'hui sur les plus grandes scènes et théâtre du monde. Outre l'Egypte, on distingue aussi deux courts métrages marocains, La main gauche de Idriss Chouika et Quand ils dorment de Meryem Touzani. Parmi le reste des pays arabes on relève le Soudan, les Emirats arabes unis, la Palestine, le Liban et la Jordanie mais point de Tunisie! Impensable au vu de la moisson extraordinaire enregistrée cette année et surtout eu égard au nombre important décliné cette année aux JCC de films courts dont la plupart sont le fruit de l'après-révolution. Où sont donc tous ces films tunisiens bien audacieux et doués d'un regard novateur certain? Le Fofa en a-t-il eu peur? Notons, par ailleurs, qu'une nouvelle section vient enrichir le Fofa 2012 cette année comme annoncé et promis l'an dernier par le comité d'organisation. Il s'agit du documentaire dans sa dimension internationale. Des prix qu'il reviendra au public de départager. On dénombre aussi dix films documentaires sélectionnés de quatre pays arabes dont cinq de l'Algérie aux côtés de deux de la Tunisie, deux du Maroc et un de la Palestine. On relèvera l'excellent Bonjour le Caire de Souhila Batou, Fidaï de Damien Honoré, Préhistoire du Tunisien Hamdi Ben Ahmed ou encore A mon père du Palestinien Abd Salam Shahada. Outre les habituels hommages, figurent aussi au programme du Fofa 2012 un colloque organisé avec la collaboration du Crasc de l'Université d'Oran sur le thème «Images et lutte de libération» et notamment une ou plusieurs tables rondes intitulées «25 années du cinéma algérien» qui nécessiteront la participation de nombreux cinéastes de prestige et critique de cinéma comme invités. Seraient prévus à cet effet, Ahmed Rachedi, Mohamed Lakhdar-Hamina, Ahmed Bedjaoui, Mohamed Hazourli, Mohamed Bensalah. Aussi, la 6e édition du Festival d'Oran du film arabe fera de la ville d'Oran, en ce mois de décembre, le tremplin du cinéma arabe avec ses nombreux invités d'ici et d'ailleurs, ses professionnels et artistes de cinéma qui feront sortir de sa torpeur, cette ville réputée pourtant pour ses ambiances nocturnes. El Bahia resplendissante que jamais rallumera anis ses lampions de ses salles de cinéma qu'on espère de bonne qualité technique et chauffage compris pour vivre de nouveau une semaine de rencontres, d'échanges et de partage sous le signe du 7e art arabe. Gageons que cette édition, placée pour rappel sous le signe du Cinquantenaire de l'Indépendance, saura méditer sur notre cinéma de ces 50 dernières années pour savoir tirer les conclusions bénéfiques et les solutions qu'il faut pour sortir le cinéma algérien du marasme dans lequel il croupit..
