Treize long métrages, quatorze courts métrages et dix documentaires participent à la compétition du 6e Festival d'Oran du film arabe prévu du 15 au 22 décembre 2012. Oran De notre envoyé spécial Just Like a woman le dernier film de Rachid Bouchareb, entièrement réalisé aux Etats-Unis, a lancé hier soir au Centre des conventions d'Oran (CCO) la sixième édition du Festival d'Oran du film arabe (FOFA). La fiction, qui raconte l'histoire de deux femmes fuyant la pression sociale, a été projetée en hors compétition en absence du cinéaste. «Rachid Bouchareb s'excuse de ne pas être présent. Il est en Arizona pour le tournage de son nouveau film Enemy Law», a expliqué Ahmed Bedjaoui, président d'honneur du festival, lors d'une conférence de presse animée hier matin au Théâtre régional d'Oran, aux côtés de Rabéa Moussaoui, commissaire du festival, Karim Aït Oumeziane, directeur du Centre national de cinéma, et Bouziane Benachour, responsable de la communication du festival. «On doit tout faire pour que ce festival continue d'exister et continue d'être un lieu de rencontres de tous les cinéastes, comédiens et producteurs arabes. Un lieu d'expression libre des idées», a souhaité Ahmed Bedjaoui. Rabéa Moussaoui a indiqué que le comité de sélection a choisi une quarantaine de films parmi les 117 reçus. «Le choix a été difficile et sévère. Les critères de qualité ont été pris en compte. Nous préférons la qualité à la quantité et refusons de sélectionner des productions de plus de deux ans. Nous avons introduit des nouveautés selon nos moyens. Je ne dis pas que nous avons réussi, mais il y a une volonté de tout le monde d'améliorer d'année en année le festival», a-t-elle dit. Treize longs métrages, quatorze courts métrages et dix documentaires représentant une quinzaine de pays arabes sont en compétition jusqu'au 22 décembre. Les films seront projetés aux salles Essaâda et El Maghreb et à la Cinémathèque d'Oran. L'Algérie sera repésentée par Yema, de Djamila Sahraoui et Parfums d'Alger, de Rachid Benhadj dans la section fiction. La Tunisie sera présente avec Le professeur, de Mahmoud Benmahoud, le Maroc avec La cinquième corde, de Selma Bargache, l'Arabie Saoudite avec Wadjda, de Haifaa Al Mansour, le Koweit avec Tora Bora, de Walid Al Awadhi, l'Egypte avec Achawq, de Khaled El Hagar et le Liban avec Tanoura Maxi, de Joe Bou Eid. La Syrie sera présente avec deux films : La tempête et le voilier, de Ghassan Shmeit et Mon dernier ami, de Jude Saeed. Dans d'autres festivals arabes, comme à Dubaï et au Caire, les films syriens, faits par des cinéastes proches du régime de Bachar Al Assad, ont été refusés. «Nous refusons de nous mêler de la politique. Nous adoptons une attitude de neutralité. Le seul critère pris en compte dans la sélection des films sont la qualité et la valeur esthétique et artistique. Le comité de sélection a été souverain dans ses choix», a expliqué Bouziane Benachour. Ahmed Bejdaoui a révélé que le grand cinéaste syrien Mohamed Mallas (Les rêves de la ville, La nuit, Si la lumière avait un œil pour voir) devait être présent à Oran. «Ce cinéaste indépendant s'est excusé. Il est en plein montage à Beyrouth. Il nous a promis de faire l'avant-première de son nouveau film l'année prochaine à Oran», a-t-il indiqué. A une question sur l'absence du dernier film de Merzak Allouache, Le repenti, Karim Aït Oumeziane a précisé que le comité de présélection n'a pas reçu de copie de cette fiction. Le film Zabana !, de Saïd Ouled Khelifa est déjà sorti en salle. On ne pouvait pas le sélectionner d'autant que le producteur, Laith média est membre du comité du festival. Harragas bleues, de Moussa Haddad, ne fait pas partie des films reçus ici. «Les producteurs de ce film ont promis de faire une avant-première avant le festival d'Oran. Cela n'a pas été fait», a-t-il souligné. Le 7e art palestinien sera à l'honneur avec le réseau de cinéastes femmes Shashat à travers focus Un œil sur Ghaza. Sept courts métrages y seront projetés dont Petits pieds, de Enas Ayish et Loin de la solitude, de Sawsan Qsoud. Les films seront présentés par Abdelsselam Chahada qui a eu à diriger les ateliers de formation à Ramallah. Parallèlement au festival, trois expositions seront faites sur la calligraphie arabe, la création féminine et l'histoire du cinéma algérien. Cinq ateliers de formation sont prévus durant le festival sur les techniques numériques de cinéma et de vidéo en présence de cinéastes algériens, belges et iraniens. Un panorama du film sur la guerre de Libération est programmé également avec la projection de fictions telles que L'opium et le bâton, de Ahmed Rachedi, Patrouille à l'Est, de Amar Laskri, La bataille d'Alger, de Gillo Pontecorvo et Zone interdite, de Ahmed Lallem. Côté débat, le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) abritera le 19 décembre une journée d'étude sur «L'histoire, cinéma et guerre de Libération nationale». Demain, la Cinémathèque d'Oran sera le lieu où se déroulera une table ronde sur «les 55 années de cinémathographie algérienne», animée par l'universitaire et critique, Mohamed Bensalah.