Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a souligné mercredi à Alger la nécessité de réformer la Ligue arabe afin de s'adapter avec la nouvelle conjoncture régionale et internationale marquée par la globalisation. "Nous sommes dans un contexte mondial et régional différent marqué par la globalisation, donc il est important que la Ligue arabe s'y adapte", a indiqué M. Messahel lors d'un point de presse consacrée à l'évaluation des résultats du 27ème sommet arabe, tenu récemment à Nouakchott, et à la réunion du forum de coopération Chine-Afrique, prévue du 28 au 30 juillet à Pékin. M. Messahel a rappelé que l'Algérie "a toujours recommandé et travaillé, depuis le sommet de la Ligue arabe, tenu en 2005 à Alger, à ce que la Ligue arabe puisse se transformer". "Il y a un processus de réformes qui a été mis en place", a-t-il encore dit, annonçant une réunion "importante des représentants permanents le 3 août au Caire et qui fera des propositions à la réunion ministérielle le 3 septembre dans cette même capitale égyptienne". Sur le 27ème sommet arabe, M. Messahel a indiqué qu'il s'est tenu dans une "conjoncture très difficile pour le monde arabe". "La tenue de ce sommet pour la première fois en Mauritanie a été un défi relevé par ce pays qui n'avait que trois mois et demi pour l'organiser après le désistement d'un autre pays membre (Maroc)", a-t-il ajouté, saluant le peuple mauritanien et ses dirigeants pour le "succès" de ce sommet. Il a fait savoir que ce sommet a abordé les thématiques "habituelles", à savoir les quatre grands conflits que connaît le monde arabe (Libye, Irak, Yémen et Syrie), assurant que pour ces quatre grands dossiers, l'approche algérienne "se confond totalement avec l'approche arabe et vice-versa". Expliquant cette approche, M. Messahel a indiqué que "nous avons toujours privilégié la solution politique à ces conflits, le dialogue entre les différentes parties dans ce genre de conflits, des solutions sous l'égide des Nations Unies et des solutions basées sur le respect de l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance de ces pays". "Nous ne pouvons qu'être satisfaits de cette approche et de ce consensus autour de la recherche de solutions pour ces conflits", a-t-il ajouté. M. Messahel a indiqué qu'il a été question aussi, au cours de ce sommet, de l'approche algérienne en matière de lutte antiterroriste. "Le sommet a consacré une grande partie de ses travaux à coordonner l'effort arabe en matière de lutte antiterroriste", a-t-il rappelé, précisant que la déclaration de Nouakchott et les différentes résolutions issues de ce sommet ont souligné l'"importance de la contribution de l'Algérie dans la lutte antiterroriste". "Il a été souligné aussi l'effort international mené, aujourd'hui, dans différents fora que ce soit au niveau de l'ONU ou du Forum global de lutte contre le terrorisme", a-t-il poursuivi. Il a fait savoir que les chefs d'Etat et de gouvernement arabes, réunis à Nouakchott, ont souligné l'importance des différentes réunions tenues en Algérie notamment les conférences internationales sur la déradicalisation et la conférence sur le rôle des réseaux sociaux et la cybercriminalité ainsi que la prochaine réunion (du 7 au 9 septembre à Alger) sur "la démocratie comme vecteur essentiel de la déradicalisation". Le ministre a indiqué que d'autres questions ont été discutées lors du sommet comme le dossier palestinien. "La position arabe a été réitérée, encore une fois, concernant ce dossier en vue d'une solution rapide permettant au peuple palestinien d'exercer ses droits légitimes, sur la base du sommet de Beyrouth de 2002", a-t-il dit. Il a indiqué que les différentes initiatives, qui sont en cours, en l'occurrence l'initiative arabe et l'initiative française ont fait l'objet de discussions lors du rendez-vous de Nouakchott. M. Messahel a relevé que la participation aux travaux du sommet du président en exercice de l'Union africaine, Idriss Deby Itno, démontre l'"importance de la relation du monde arabe et de l'Afrique". "M. Deby a beaucoup insisté, dans son discours, sur cette volonté partagée de renforcer la coopération entre l'Afrique et le monde arabe", a-t-il précisé. Concernant la participation algérienne à ce sommet, M. Messahel a rappelé que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, était représenté par le président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, "qui a transmis un message au nom de l'Algérie sur les différentes questions qui ont fait l'objet d'un grand débat". Il a indiqué que M. Bensalah a eu, en marge des travaux, des rencontres avec plusieurs chefs d'Etat à qui il a transmis des messages du président de la République.