Unis) - Un pesticide controversé répandu par avion ces dernières semaines pour détruire les moustiques porteurs du virus Zika dans le sud-est du pays a été un "facteur clé" pour venir à bout de l'épidémie naissante aux Etats-Unis, ont estimé vendredi les autorités sanitaires américaines. Ce produit, répandu sous forme de spray, contient du "naled", une substance interdite dans l'Union européenne, et un larvicide nommé "Bti". Il a permis d'éliminer les moustiques Aedes aegypti, principaux vecteurs du virus, dans le quartier de Wynwood de Miami, a indiqué le directeur des Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC), Tom Frieden, lors d'une conférence de presse téléphonique. L'application terrestre du pesticide s'est révélée peu efficace mais son application aérienne a conduit à une "baisse rapide du nombre de moustiques", a précisé M. Frieden. "A ce stade l'application aérienne semble être l'outil le plus efficace" et un "facteur clé" contre le virus du Zika, a affirmé M. Frieden. Le "naled" est utilisé aux Etats-Unis depuis 1959 contre les moustiques, en dépit des risques qu'il présente pour les hommes et l'environnement. L'UE a banni son utilisation en 2012, mais l'Agence américaine de protection de l'environnement estime qu'il est sûr s'il est pulvérisé avec modération. Des médias américains ont rapporté début septembre que des millions d'abeilles avaient été tuées en Caroline du Sud à la suite d'un épandage de naled après la découverte de quatre cas de Zika. "A court terme il n'a pas été constaté une augmentation de maladies associées" au pesticide, ont relevé les CDC. Le nombre d'appels aux centres anti-poisons n'a pas augmenté ni les visites aux urgences. M. Frieden a dit comprendre ces inquiétudes mais assuré que le pesticide était pulvérisé dans un "volume très faible". Les Etats-Unis ont recensé plus de 3.300 cas de Zika dus à des voyages dans des pays infectés, auxquels il faut ajouter des cas de transmission locale comme en Floride, où 95 personnes ont été infectées localement. Le Zika, qui peut se transmettre par des piqûres de moustiques ou par contact sexuel, est particulièrement dangereux pour les femmes enceintes car il est à l'origine d'anomalies cérébrales chez les fœtus.