L'Algérie est aujourd'hui une force pour la paix et la sécurité dans la région, qui affiche un dynamisme remarquable dans sa quête vers l'émergence, a mis en avant une publication parue à Washington consacrée à l'investissement en Algérie. "Algeria Investment report", un document de 28 pages distribuée à Washington à l'occasion des assemblées annuelles du FMI et du Groupe de la Banque mondiale, a publié une série d'articles sur les efforts de l'Algérie qui tente de forger une nouvelle attractivité économique davantage tournée vers le partenariat, l'expertise et l'investissement étranger. L'Algérie, qui a vécu une guerre de libération tragique et une décennie de terrorisme, a réussi sous le leadership du président Abdelaziz Bouteflika à lancer à partir de 1999 une série de réformes économiques destinées à créer de la valeur ajoutée dans le secteur de l'industrie, à réduire les importations et à attirer les IDE, souligne ce document. Ces mesures ont été soutenues par d'autres réformes politiques comme la levée de l'état d'urgence, l'élargissement des quotas de femmes dans les assemblées élues et l'augmentation des subventions publiques. "L'Algérie souhaite devenir un hub où converge l'Afrique, l'Europe, l'Asie et l'Amérique, et elle est en train d'investir massivement sur les plans économique et social pour y parvenir", relève le même document. Le contexte s'y prête: l'Algérie, en tant que force régionale et grand partenaire des Etats-Unis dans la lutte antiterroriste, est un pays stable capable d'attirer davantage d'investissements, constate ce rapport. Pour y parvenir, le gouvernement a lancé un nouveau modèle de croissance, alliant avec justesse patriotisme économique, expertise et investissement étrangers. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a expliqué dans une série de questions-réponses à cette publication que ce patriotisme économique n'excluait pas l'ouverture sur l'étranger et que le nouveau code de l'investissement consacrait la liberté d'investir aussi bien pour les nationaux que pour les étrangers. La publication est revenue à ce titre sur l'accélération de la diversification de l'économie, rendue nécessaire par la chute des cours de pétrole. Les nouvelles orientations en la matière vont permettre d'impliquer grandement le secteur privé dans le processus économique, souligne-t-on. Mohamed Loukal, gouverneur de la Banque d'Algérie, cité dans cette publication, a précisé que la réactivation des mécanismes de refinancement des banques devrait aider à stimuler le secteur privé "devenu une branche stratégique bancaire", selon lui. L'objectif est de parvenir à relancer l'investissement essentiellement dans deux secteurs clés que sont l'agriculture et l'industrie, a précisé pour sa part le ministre de l'Industrie et des mines, Abdesselam Bouchouareb. "Les perspectives de développement de l'économie de mon pays sont étroitement liées à son potentiel de diversification (…) La clé est de construire notre base industrielle autour de chaînes de production structurées en stimulant les alliances entre les secteurs qui peuvent apporter une forte valeur ajoutée", a résumé M. Bouchouareb. Pour l'agriculture, le gouvernement a mis en place une feuille de route pour promouvoir l'investissement étranger dans ce secteur, a indiqué de son côté, Abdesselam Chelghoum, ministre de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche. Ce plan prévoit la création de 100 clusters (groupements) de production adaptés à la spécificité de chaque région du pays. L'Algérie qui aspire à rejoindre le club des pays émergents est appelée, par ailleurs, à augmenter sa production énergétique pour faire face à ses besoins grandissant en matière de développement. C'est que la diversification économique nécessite un maintien des recettes à l'exportation que le gouvernement envisage de préserver en augmentant les niveaux de production des hydrocarbures du pays, a dit en substance le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa. La production nationale commercialisée qui a été légèrement en dessous des 150 millions Tep (tonnes équivalent pétrole) en 2015 devrait rebondir à 200 millions de Tep en 2020 et les exportations devraient croître fortement passant de 100 millions de Tep en 2015 à plus de 130 millions de Tep en 2020, selon M. Boutarfa. En parallèle à ces objectifs, le secteur compte conforter sa production énergétique en développant un large programme des énergies renouvelables, classé comme "une priorité nationale", souligne M. Boutarfa en annonçant qu'un appel aux investisseurs nationaux et étrangers pour participer à la mise en œuvre de ce plan était en cours de préparation. La publication relève, par ailleurs, que le gouvernement demeure résolu à mettre fin à la crise du logement. "Les programmes destinés au logement sont incontestablement parmi les plus généreux dans l'ensemble du continent africain", note la publication. "Notre objectif est de mettre un terme à la crise du logement à la fin 2018. Nos efforts pour construire des logements avec toutes les formules (possibles) se poursuivent pour apporter une réponse non seulement à la demande identifiée mais aussi pour éradiquer tous les bidonvilles du pays d'ici à la fin 2016", a indiqué le ministre de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune. Avec les livraisons des logements AADL en septembre dernier, ''nous arrivons maintenant à un point de normalité", a déclaré de son côté Mohamed Belarbi, directeur général de l'AADL, qui estime que la crise de logement en Algérie est déjà loin derrière.