La commune d'Asla, sur le flanc Est de la wilaya de Naâma, célèbre jeudi sa fête annuelle connue sous le nom de Waâda de Sidi Ahmed El-Medjdoub, dans la pure tradition séculaire perpétuant les valeurs de solidarité et d'entraide ancrées dans la région, a-t-on constaté. S'étalant sur trois jours, cette fête annuelle est l'une des grandes manifestations socio-religieuses célébrées dans la région, dont le mausolée du saint patron Sidi Cheikh ‘‘Sid El-Medjdoub'' (1493-1571) est le point de convergence des participants, invités et visiteurs adeptes de zaouïas, issus de différentes régions du pays, pour réciter le saint Coran en halaquet, appelées localement ‘‘Selka'', dasn une procession supervisée par la zaouïa qui a été fondée en 1875 par des descendants de la tribu El-Medjedba. La zaouia s'est employée, depuis sa fondation il y'a plus d'un siècle, à la lutte contre l'illettrisme et l'ignorance, à travers la diffusion du savoir, le rayonnement religieux et la préservation du patrimoine culturel, a expliqué le responsable de la zaouia de Sid El-Medjdoub, Tayeb Herbel. Cet évènement cultuel, a-t-il expliqué, s'est perpétué par l'organisation, par les tribus installées dans la région, de processions animées par les adeptes de la zaouia et chouyoukh qui convergent le jour de la fête pour y assister, rehaussées également par la présence d'hommes de culte et de lettres. Ses festivités prennent fin le vendredi matin, au niveau d'une esplanade appelée ‘‘Tahtaha'', par une cérémonie d'implorations, d'invocations et de louange à Dieu, avant de partager le rituel plat de couscous. La Waâda d'Asla est également une manifestation culturelle et économique Le Maoussem ou Waâda d'Asla s'est au fil du temps développé pour devenir un rendez-vous culturel et économique, sans pour autant se départir de sa vocation première socio-religieuse, dont la rencontre entre adeptes de différentes confréries. Cette fête a également servi de cadre pour le dénouement de conflits sociaux, de mariages, et de conclusions d'accords économiques et commerciaux, et même de préparation de la campagne des labours-semailles, a expliqué Dr. Khelifa Benamara, chercheur dans le domaine du patrimoine, issu de la région. Des manifestations culturelles, avec des chants et danses dans les genres alaoui et hidous, des courses hippiques et des exhibitions de fantasia, ainsi que des récitals poétiques évoquant la vie et les œuvres du saint patron Sid El-Medjdoub, sont également animées par des troupes culturelles venues de différentes régions du pays. S'agissant des préparatifs de cette fête et l'accueil des visiteurs, le responsable de la zaouia affirme que l'accueil, l'hébergement et la restauration des milliers de visiteurs implique l'ensemble des tribus et arch installés dans la région de Naâma, El-Mdjedba, Hemiane, Ouled Sidi-Boutkhil, Ouled Nehar, Terrafa, Ouled Ziad, Sendène, El-Ghiyathra, Rezaïna et autres, qui perpétuent les valeurs de solidarité et d'entraide par leur large contribution à l'hébergement et la restauration des visiteurs, dans des tentes soigneusement dressées. La participation, sur invitation, de dizaines de troupes cavalières appelées ‘‘Aâlfate'', issues des wilayas de Tlemcen, Tiaret, Saïda, El-Bayadh et Mascara, vise à développer et promouvoir des créneaux d'élevage équin, legs ancestral, et les métiers de sellerie-harnachement, a indiqué le président de l'organisation du festival, Slimane Hechifa. Par souci de valoriser le rôle de l'artisanat dans la promotion du tourisme, la chambre de l'artisanat et des métiers (CAM) a mis à profit cette fête pour organiser, en coordination avec la commune d'Asla, une exposition de produits d'artisanat, dont la poterie, la tapisserie, la bijouterie traditionnelle, les produits mellifères, la pâtisserie traditionnelle et les dattes et dérivés, a affirmé la représentante de la CAM, Halima Belhachi.