La fête locale du Maoussem Sidi Ahmed El-Medjdoub, qui se poursuit dans la commune d'Asla (58 km est de Naâma), draine chaque saison des milliers de visiteurs et invités, venus de différentes régions du pays, pour assister à une panoplie d'activités populaires culturelles et religieuses. Cette manifestation locale, dont le programme est concocté par les autorités communales, en coordination avec les notables et les représentants de la société civile locale, a donné lieu à l'organisation d'activités folkloriques et d'exhibitions équestres entrecoupées de salves de baroud traduisant l'authenticité des traditions ancestrales de cette région des Hauts-Plateaux. Selon des versions historiques, cette fête, datant de 1875 en l'honneur du saint patron Sidi Ahmed El-Medjdoub (1493-1571), s'est depuis consacrée à la pérennisation de la mémoire de cette personnalité religieuse imbue des préceptes de la pure et droite religion musulmane, du Saint Coran, des hadiths et de la Sira (conduite du prophète QSSSL), et imprégné de la doctrine malékite, à la faveur de sa formation auprès d'éminents érudits, à l'instar de son grand-père Sidi Slimane et l'érudit Sidi Ahmed El-Meliani. El-Hadj Chekhnaba Maâmar, un des notables du Arch El-Medjedba, par référence au nom du saint patron, a indiqué que cette fête locale ancestrale est dédiée notamment à la commémoration de cette personnalité religieuse qui occupe une position de choix dans la mémoire des habitants de la région et des adeptes de la zaouia (confrérie) de la commune d'Asla, vouée à l'enseignement coranique et à l'accueil des passagers. De son côté, Beliya Baghdad, enseignant au centre universitaire de Naâma, a estimé que ce Maoussem est généralement mis à profit pour un renforcement des liens entre les générations, et que sa programmation avec la fin de la saison des moissons et le début de celle des labours-semailles, reflète un appel à la solidarité, alors que le volet festif folklorique traduit la préservation de la mémoire collective. S'étalant comme à l'accoutumée sur quatre jours durant la seconde semaine du mois d'octobre, cette fête est marquée par l'installation de dizaines de tentes représentant chacune un Arch (tribu), dont celles des Hmiyane, Laâmour, Ouled-Ziad, Trafa, Ouled-N'har, Ouled Djerir et El-Ataouna. Le rituel de ce Maoussem donne lieu, outre à la récitation du Saint Coran, des repas collectifs en l'honneur des invités et l'organisation, par la suite, au niveau de la grande esplanade appelée communément «Tahtaha», de joutes poétiques et des halaqate (points de rencontres) pour le dénouement des conflits et litiges sociaux, avant d'être sanctionnée, vendredi soir, par l'organisation d'une imposante halqa d'imploration et de Louanges à Dieu. Cet évènement, largement dominé dans son volet artistique par l'organisation d'une fantasia avec des exhibitions équestres exécutées par plusieurs groupes de cavaliers de différentes régions du pays, est mise à profit également pour la mise sur pied d'une foire économique pour l'écoulement de divers produits à la satisfaction des familles locales et visiteuses. Les organisateurs entendent mettre à profit ce Maoussem pour contribuer à la relance de l'artisanat, à la satisfaction des participants de différentes régions, à l'instar d'un artisan de céramique de la daïra de Sebdou (Tlemcen) et d'un autre de la wilaya d'Illizi, qui n'ont pas hésité à faire un long déplacement pour exposer leurs produits au second salon régional de l'artisanat, initié concomitamment avec le Maoussem de Sidi Ahmed El-Medjdoub. Le Mokaddem de la zaouïa d'El-Medjedba, Cheikh Tayeb Herbal, a, pour sa part, valorisé cette fête qui constitue un espace adéquat pour mettre en exergue les divers atouts touristiques de la région et ses autres segments, les potentialités agro-pastorales. Approché par l'APS, un invité de Djelfa, un fidèle participant au Maoussem, a affiché sa satisfaction de prendre part à l'évènement qui lui permis de montrer son savoir-faire en matière d'élevage équin et de sports équestres, et d'échanger des expériences et connaissances dans le domaine du folklorique et de l'artisanat. La fête est aussi l'occasion pour les participants de valoriser les patrimoines lyrique et poétique populaires, dont le Melhoun, dans le registre soufi notamment, et de consacrer les aspects de solidarité et d'entraide au sein de la société.