L'Union européenne (UE) lancera prochainement les négociations avec le Nigeria pour faciliter le retour des ressortissants nigérians en situation irrégulière dans leur pays, à travers la conclusion d'un accord de réadmission des migrants, a annoncé mardi l'exécutif de l'Union. "Les négociations en vue de la conclusion d'un accord de réadmission avec le Nigeria vont s'ouvrir dans quelques jours. Le travail avec d'autres pays partenaires se poursuit et s'intensifiera dans les prochains mois", a indiqué la Commission européenne. L'UE qui a déjà conclu 17 accords et ouvert une vingtaine de négociations, aspire à conclure un maximum d'"accords de réadmission" pour pouvoir renvoyer plus systématiquement les migrants économiques et mieux maîtriser les routes migratoires dans le centre de la Méditerranée. En 2015, selon les chiffres de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), le Nigeria a été le principal pays d'origine de migrants arrivés dans l'UE via les côtes italiennes, derrière l'Erythrée dont les ressortissants peuvent généralement obtenir le statut de réfugiés. Selon l'OIM, 22.000 Nigérians et 39.000 Erythréens ont rallié l'Italie par la mer sur un total de 153.000 migrants arrivés dans l'UE par cette voie en 2015. En dépit des nombreuses critiques qu'a suscités la politique migratoire européenne en Afrique, de la part des défenseurs des droits de l'Homme et du droit d'asile, l'UE a maintenu son approche basée, essentiellement, sur la "lutte contre l'immigration illégale" à travers la fermeture des frontières, et sur une approche de plus en plus restrictive des voies dites "légales" d'immigration, concluant des "pactes pour les migrations" avec des pays prioritaires. La Commission européenne a indiqué, à ce titre, que depuis le lancement du cadre de partenariat en juin 2016, la coopération avec les cinq premiers pays prioritaires, à savoir le Niger, le Nigeria, le Sénégal, le Mali et l'Ethiopie, "commence à produire des résultats tangibles". Selon l'exécutif de l'Union, le Niger a pris des mesures pour lutter contre le trafic de migrants et a mis en place un cadre institutionnel pour gérer le dialogue sur les migrations avec l'UE et une coopération renforcée est mise en place avec le Sénégal et le Mali, des missions d'identification ayant été convenues pour les prochaines semaines. Au total, 24 projets financés par le Fonds fiduciaire pour l'Afrique, pour un montant de plus de 425 millions d'euros, auront été lancés dans les cinq pays prioritaires d'ici la fin 2016, a précisé la Commission européenne qui a décidé de doter le Fonds fiduciaire de l'UE pour l'Afrique de 500 millions d'euros supplémentaires provenant du Fonds européen de développement. "Les prochains pays avec lesquels l'UE conclura et mettra en œuvre ce type de pactes seront le Liban et la Jordanie", a annoncé la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini lors d'un point de presse tenu à la suite de l'adoption par la Commission de ces nouvelles mesures.