Des centaines de manifestants de l'opposition vénézuélienne ont commencé mercredi à se rassembler à travers le pays pour réclamer le départ du président Nicolas Maduro, notamment après la suspension par le Conseil national électoral (CNE) du processus en vue d'un référendum contre le chef de l'Etat. Les antichavistes (du nom de l'ex-président Hugo Chavez, 1999-2013) ont appelé leurs partisans à manifester pour exiger le départ du président, élu en 2013 et dont le mandat expire en 2019. En début de matinée, des centaines de manifestants commençaient à se rassembler dans plusieurs points du pays, selon des photos publiées sur Twitter. La tension au Venezuela est montée d'un cran au lendemain de l'annonce du Conseil national électoral (CNE) de la suspension de la collecte de signatures d'électeurs, étape préalable à l'organisation d'un référendum contre M. Maduro, très impopulaire dans son pays en raison notamment d'une grave crise économique. Le CNE a évoqué des "fraudes" commises par l'opposition pour justifier le gel du processus devant mener au référendum. L'opposition accuse depuis des mois le CNE de jouer le jeu du gouvernement. L'opposition a accentué la pression mardi en réunissant le parlement, seul organe dont elle a le contrôle, pour voter l'ouverture d'un procès en destitution contre le chef de l'Etat, qu'elle accuse de "coup d'Etat". Les députés ont décidé "l'ouverture d'une procédure contre Nicolas Maduro" afin d'examiner sa "responsabilité pénale, politique et les manquements au devoir de sa charge", selon la résolution. En outre, le parlement, que le président ne reconnaît plus et que le Tribunal suprême de justice (TSJ) a déclaré en infraction car il compte dans ses rangs trois députés soupçonnés de fraude, a convoqué le chef de l'Etat mardi prochain afin qu'il "se soumette au vote du peuple". En réponse à cette procédure, qu'il qualifie de "coup d'Etat", M. Maduro a convoqué à 11h00 (15h00 GMT) un conseil de défense national, afin que "tous les pouvoirs publics puissent évaluer le putsch parlementaire de l'Assemblée nationale". Selon la Constitution, cette entité est composée, en plus du président, des représentants des pouvoirs législatif et judiciaire, ainsi que des ministres de la Défense, de l'Intérieur et des Affaires étrangères. Or, à l'exception du président du parlement Henry Ramos Allup, qui n'a pas encore indiqué s'il s'y rendrait, les autres membres sont considérés comme des proches du camp gouvernemental.