Algérie a réitéré à Amman (Jordanie) son engagement à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) à l'horizon 2020-2030 en vertu de l'Accord de Paris sur le climat adopté en 2015 lequel vise à maintenir la hausse de la température moyenne de la Terre en dessous de 2 degrés Celsius. Participant à la 6ème réunion du Comité de pilotage du projet "Climasouth" (projet européen sur les changements climatiques), tenue les 29 et 30 mars dans la capitale jordanienne, le Point focal algérien auprès du projet "Climasouth" a rappelé que Algérie a, à ce titre, soumis, en 2015, sa contribution nationale prévoyant de réduire entre 7% et 22% de ses émissions de GES, a indiqué à l'APS Ghalia Benzouiche, sous-directrice de l'Environnement et du développement durable au ministère des Affaires étrangères. Selon la Contribution algérienne, l'Algérie s'engage à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 7% à partir de 2020 en utilisant des moyens nationaux à travers des actions visant à opérer une transition énergétique et une diversification économique. Toutefois, cette réduction des GES pourrait atteindre 22% pour peu que l'Algérie reçoit le soutien international nécessaire, à l'horizon 2030. La réalisation de cet objectif reste donc subordonnée à l'appui en matière de financements extérieurs, de transfert technologique et de renforcement des capacités, a insisté Mme Benzouiche. La Contribution de l'Algérie couvre les trois gaz les plus importants en termes d'émission: le gaz carbonique (CO2), le méthane (CH4) et l'oxyde nitreux (N20). Pour atteindre les objectifs d'atténuation, l'Algérie mise sur une stratégie cohérente ciblant particulièrement les secteurs de l'énergie, des forêts, de l'habitat, des transports, de l'industrie et des déchets. Avant l'accord de Paris sur le climat, "les actions menées par les pays de la rive sud de la Méditerranée pour lutter contre le changement climatique étaient volontaires. Actuellement, il s'agit d'engagements qu'il faut respecter. D'où la nécessité de renforcer nos capacités à lutter contre ce phénomène", a-t-elle fait savoir Le projet a pour objectif de renforcer la coopération régionale entre l'UE et ses voisins méditerranéens du sud et entre les pays partenaires eux-mêmes (Sud-Sud) dans le domaine de l'adaptation au changement climatique et de l'atténuation de ses effets", poursuit-elle. Selon elle, il s'agit principalement d'un "soutien technique" à l'élaboration et la mise en œuvre de stratégies et d'outils d'atténuation et d'adaptation tels que des stratégies d'adaptation nationales, des stratégies de développement à faibles émissions de carbone, des actions nationales appropriées d'atténuation et des méthodes de mesure, notification et vérification, en particulier en développant des inventaires nationaux des gaz à effet de serre. Dans ce cadre, Algérie participe aux activités régionales du projet et mène des activités nationales qui consistent principalement en trois projets, a indiqué la même responsable. Le premier projet consiste à l'usage des modèles climatiques dans la gestion et la lutte contre les feux de forêts en collaboration entre l'Office algérien de météorologie et la Direction générale des forêts avec le Centre méditerranéen sur les changements climatiques (CMCC). Il vise à réaliser des cartes de vulnérabilité aux feux de forêts en Algérie. Il s'agit également d'évaluer la vulnérabilité de la côte est de l'Algérie (El-Taref, Annaba et Skikda) aux impacts des changements climatiques. L'objectif final, dans ce cadre, serait de "réaliser des plans d'adaptation pour les deux domaines précités", a signalé Mme Benzouiche. Le troisième projet vise à soutenir le financement climatique qui consiste en un accompagnement dans la conception de projets de lutte contre le changement climatique, susceptibles de trouver des sources de financement que ce soit au niveau bilatéral ou multilatéral. "Climasouth" a été lancé en 2013 et vise à renforcer la coopération entre l'UE et les pays de la Méditerranée du sud dans les domaines liés à la lutte contre les changements climatiques. Il est axé principalement sur un soutien technique aux pays bénéficiaires dans l'élaboration et la mise en œuvre de leurs stratégies de lutte contre le changement climatique.