Au total, 175 pays dont l'Algérie ont signé vendredi au siège des Nations unies à New York l'accord de Paris sur le climat conclu en décembre dernier. En effet, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, M. Ramtane Lamamra a signé au nom de l'Algérie l'accord de Paris sur le Changement climatique. M.Lamamra, chargé par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika de signer cet accord au nom de l'Algérie, s'est joint vendredi aux dirigeants venus du monde entier pour cette cérémonie qui a enregistr é un record de participation des Etats jamais égalé jusqu'ici. Ainsi les pays signataires doivent approuver formellement l'accord, chacun suivant ses proc édures de ratification internes. L'Accord, conclu décembre dernier dans la capitale française, lors de la COP21 après d'intenses négociations prévoit de maintenir la hausse de la tempé- rature mondiale en dessous de 2 degrés Celsius d'ici la fin du siè- cle. Encore faut-il remarquer que jamais autant de pays n'avaient signé un accord international en une seule journée. Cet événement coïncidait avec la Journée de la Terre. Parmi les signataires, 15 pays, pour la plupart des Etats insulaires dont Fidji, la Barbade, Belize, les Maldives, l'Ile Maurice et la Palestine ont d'ores et déjà ratifié ce texte qui vise à ralentir le réchauffement de la planète. L'accord n'entrera en vigueur que lorsque 55 pays responsables d'au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre, responsables du changement climatique, l'auront ratifié. Considéré comme un jalon essentiel pour la limitation du réchauffement climatique, l'accord de Paris qualifié d'"historique", après l'échec en 2009 de Copenhague, a été approuvé le 12 décembre dernier par les 195 pays membres de la Conventioncadre des Nations unies sur le climat, en séance plénière, à laquelle avait pris part le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra. DE L'ACCORD DE PARIS L'accord, "juste", "durable" et "contraignant", n'a pas été soumis au vote, car le consensus existe déjà dans la Conventioncadre des Nations unies sur le climat. Il devra être ratifié par les parlements des Parties contractantes. En préambule, l'accord insiste avec une "vive préoccupation" sur "l'urgence de combler l'écart significatif" entre l'effet global des engagements d'atténuation pris par les Parties en termes d'émissions annuelles mondiales de gaz à effet de serre jusqu'à 2020 et de contenir l'élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux pré- industriels et de poursuivre l'action menée pour limiter l'élévation des températures à 1,5 °C, Il souligne également que le relè- vement du niveau d'ambition avant 2020 "peut jeter les bases d'un relèvement de l'ambition après 2020". En matière d'atténuation, l'accord engage les Parties, dont la contribution prévue déterminée au niveau national (CPDN) comporte un calendrier jusqu'à 2025, à communiquer d'ici à 2020 une nouvelle contribution détermin ée au niveau national et à le faire ensuite tous les cinq ans. Le document invite l'ensemble des organisations des Nations unies et des institutions financiè- res internationales, régionales et nationales compétentes à fournir aux Parties, par l'intermédiaire du secrétariat, des informations sur la manière dont leurs programmes d'aide au développement et de financement de l'action climatique incorporent des mesures de protection contre les risques climatiques et de résilience aux changements climatiques. Dans le partage des obligations, notamment pour la réduction des émissions, la "différenciation" a été retenue dans l'accord. Les pays développés "doivent être à la pointe et se doter d'objectifs de réduction d'émissions en valeur absolue", alors que les pays en développement "devraient continuer à améliorer leurs efforts" de lutte contre le réchauffement, "à la lumière de leur situation nationale". En ce qui concerne le financement, il est décidé que, dans la mise en uvre de l'Accord, les ressources financières fournies aux pays en développement devraient renforcer l'application de leurs politiques, stratégies, règlements, plans d'action et mesures de lutte contre les changements climatiques tant en matière d'atténuation que d'adaptation de façon à contribuer à la réalisation de l'Accord. Ce dernier fixe un nouvel objectif chiffré collectif à partir d'un "niveau plancher" de 100 milliards de dollars par an, en tenant compte des besoins et des priorit és des pays en développement. DE LA CONTRIBUTION DE L'ALGERIE Ainsi donc l'Algérie s'est engag ée à soutenir la communauté internationale dans ses efforts de réduction des gaz à effet de serre (GES), en dépit du fait qu'elle participe depuis de longue date à l'atténuation des GES de par la prépondérance du gaz naturel qui est une énergie propre, dans son mix énergétique. Elle devrait réduire ses émissions de 7% à l'horizon 2030 en utilisant des moyens nationaux à travers des actions visant à opérer une transition énergétique et une diversification économique, selon le projet de sa contribution révélée décembre dernier lors de la conférence de Paris sur le climat (Cop 21). Sa contribution pourrait atteindre 22%, mais elle reste subordonn ée à l'appui international en matière de financements exté- rieurs, de transfert technologique et de renforcement des capacités. A noter que cet objectif est provisoire et sera actualisé en prenant en considération les résultats de cette conférence onusienne. L'actualisation tiendra compte également de l'évolution de la situation financière de l'Algérie au moment de la finalisation de la Contribution, peu avant l'entrée en vigueur de l'Accord de Paris en 2020. La Contribution de l'Algérie pour freiner le réchauffement climatique couvre les trois gaz les plus importants en termes d'émission à savoir le gaz carbonique (CO2), le méthane (CH4) et l'oxyde nitreux (N20). L'Algérie mise également sur une stratégie cohérente pour atteindre cet objectif, s'étalant de 2020 à 2030 et ciblant particuliè- rement les secteurs de l'énergie, des forêts, de l'habitat, des transports, de l'industrie et des déchets. La stratégie comprend un programme national des énergies renouvelables et de l'efficacit é énergétique, qui vise la réduction de 9% de la consommation globale d'énergie à l'horizon 2030 et ambitionne de proc éder à l'isolation thermique d'un important programme de logements, ainsi qu'à la conversion au GPL d'un (1) million de véhicules particuliers et de plus de 20.000 autobus. Le programme prévoit aussi un déploiement à plus grande échelle du photovoltaïque et de l'éolien, accompagnés, à moyen terme, de la production de l'énergie à partir du solaire thermique, ainsi que de l'intégration de la cogénération, de la biomasse et de la géothermique. Les objectifs de l'Algérie seront aussi réalisés dans le cadre de la coopération Nord-Sud et Sud- Sud, avec ses partenaires bilaté- raux et multilatéraux.