L'Algérie a souligné, lors de la Conférence de Paris sur le climat (COP21) dont les travaux ont été ouverts lundi, son engagement à lutter contre les changements climatiques par des engagements ambitieux mais réalistes. Selon la Contribution algérienne présentée à la COP21, l'Algérie s'engage à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 7% à l'horizon 2030 en utilisant des moyens nationaux à travers des actions visant opérer une transition énergétique et une diversification économique. Toutefois, cette réduction des GES pourrait atteindre 22% pour peu que l'Algérie reçoit le soutien international nécessaire. La réalisation de cet objectif reste donc subordonnée à l'appui en matière de financements extérieurs, de transfert technologique et de renforcement des capacités. La Contribution de l'Algérie couvre les trois gaz les plus importants en termes d'émission: le gaz carbonique (CO2), le méthane (CH4) et l'oxyde nitreux (N20). Pour atteindre les objectifs d'atténuation, l'Algérie mise sur une stratégie cohérente qui s'étale du 2020 à 2030, ciblant particulièrement les secteurs de l'énergie, des forêts, de l'habitat, des transports, de l'industrie et des déchets. Elle se base notamment sur le programme national des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, qui vise la réduction de 9% de la consommation globale d'énergie à l'horizon 2030 et ambitionne de procéder à l'isolation thermique d'un important programme de logements, ainsi qu'à la conversion au GPL d'un (1) million de véhicules particuliers et de plus de 20.000 autobus. Le programme mise également sur un déploiement à plus grande échelle du photovoltaïque et de l'éolien, accompagné, à moyen terme, de la production de l'énergie à partir du solaire thermique, ainsi que de l'intégration de la cogénération, de la biomasse et de la géothermie. Il est prévu, dans ce cadre, d'augmenter la part de la production nationale d'électricité à partir de sources renouvelables à 27% en 2030. En matière de réduction de méthane, l'Algérie ambitionne de réaliser, à l'horizon 2030, une couverture complète de son territoire de la collecte des déchets solides ménagers. Concernant la séquestration de carbone, le pays ambitionne d'accélérer et d'intensifier son plan de reboisement avec un objectif global d'atteindre 1,245 million ha reboisé. Toutefois, l'Algérie veut contribuer à l'effort mondial contre le dérèglement climatique d'une "manière équitable", vu sa position du pays à faible émission de gaz à effet de serre. L'Algérie rappelle aussi dans sa Contribution qu'elle participe de longue date à l'atténuation des gaz à effet de serre de par la prépondérance du gaz naturel dans son mix énergétique, ajoutant qu'elle devrait pouvoir aider ses partenaires à promouvoir l'utilisation de cette source propre d'énergie. ==Double vulnérabilité de l'Algérie== Par ailleurs, la Contribution algérienne a souligné la "double vulnérabilité" du pays aux effets adverses des changements climatiques, vu sa situation géographique et sa forte dépendance aux hydrocarbures. A noter que la Contribution de l'Algérie, présentée à la COP21, est provisoire et sera actualisée en prenant en considération les résultats de cette conférence onusienne. L'actualisation tiendra compte également de l'évolution de la situation financière de l'Algérie au moment de la finalisation de la Contribution, peu avant l'entrée en vigueur de l'Accord de Paris en 2020. La Contribution finale portera sur des objectifs quantifiés d'atténuation des gaz à effet de serre pour la période 2020-2030, qui seront mis en oeuvre avec la participation des différents acteurs concernés (représentants de la société civile, opérateurs économiques, les collectivités locales, la communauté scientifique...). Les objectifs de l'Algérie seront aussi réaliséS dans le cadre de la coopération Nord-Sud et Sud-Sud, avec ses partenaires bilatéraux et multilatéraux. Il sera ainsi mis en place un "Groupe des Amis de l'Ambition de l'Algérie pour l'Adaptation et l'Atténuation" (G5A), qui devrait tenir sa première réunion en marge des travaux de la Conférence de Paris qui se tient du 30 novembre au 11 décembre.