Les participants à la Conférence internationale sur l'avenir de la Syrie ont appelé, mercredi à Bruxelles, la communauté internationale à s'unir pour donner un "fort élan" aux pourparlers de paix intersyriens à Genève et soutenir la reconstruction du pays. "Il est important d'unir la communauté internationale pour pouvoir exercer une pression sur les parties au conflit (...) de s'assurer que, dans les négociations de paix de Genève, il y a de la substance et des avancées pour une solution politique", a plaidé le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, relevant la nécessité pour la communauté internationale d'"assumer ses responsabilités". Le secrétaire général de l'ONU a exhorté, à l'occasion, la communauté internationale à "assurer une aide humanitaire efficace aux Syriens" et à faire preuve de plus de solidarité pour accueillir les réfugiés syriens et soutenir leurs communautés d'accueil. "J'espère que cette conférence permettra d'envoyer un signal très clair sur l'engagement de la communauté internationale envers le peuple syrien et envers les pays voisins de la Syrie qui ont été si généreux avec les réfugiés syriens", a-t-il ajouté. La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a souligné de son côté la nécessité d'"unir la communauté internationale" afin de donner un "fort élan" aux discussions de Genève entre les parties impliquées dans le conflit syrien sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et, en particulier, de la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies et du communiqué de Genève. "Il faut unir la communauté internationale derrière ces négociations", a-t-elle plaidé à l'ouverture de la conférence, mettant l'accent sur "l'approche multilatérale" qu'elle juge "nécessaire plus que jamais" pour parvenir à une solution politique et assurer "un engagement pour la paix". Elle a souligné, à ce titre, qu'aucune partie ne peut imposer une solution au conflit syrien, estimant que la paix en Syrie dépend d'un accord entre les acteurs locaux, avec le soutien de tous les acteurs régionaux et des puissances mondiales sous les auspices des Nations Unies. La haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité a exhorté la communauté internationale à augmenter les financements pour aider le peuple syrien, assurant que l'UE s'engage à maintenir des niveaux de soutien d'un montant de 560 millions d'euros pour 2018 et 2019. Appels pour augmenter l'aide en faveur des réfugiés syriens Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a appelé, pour sa part, la communauté internationale à prendre ses responsabilités envers le Liban qui accueille plus d'un million de réfugiés syriens. De son côté, le Premier ministre jordanien, Hani Al Moulki, a exhorté la communauté internationale à "être un partenaire à part entière pour partager la responsabilité" de la prise en charge des réfugiés syriens car son pays n'arrive plus à supporter le fardeau. Il a affirmé, à ce titre, que l'aide reçue, jusque-là, de la communauté internationale ne permet pas de couvrir le coût de l'accueil des réfugiés. Le ministre koweïtien des Affaires étrangères cheikh Sabah Khalid Al Hamad Al Sabah a appelé, pour sa part, la communauté internationale à tenir ses engagements en matière d'aide humanitaire, estimant, toutefois, que seule une solution politique mettra fin à la souffrance du peuple syrien et à la crise humanitaire dans ce pays ravagé par sept ans de guerre fratricide. La Conférence de Bruxelles qui a réuni 70 délégations, notamment des Nations unies, de l'Union européenne (UE) et de la région, mais également de la communauté internationale, des principaux donateurs et de la société civile, ainsi que des organisations humanitaires et de développement, se penche sur la situation en Syrie et sur l'impact de la crise sur la région. La Conférence co-présidée par les Nations unies, l'UE, l'Allemagne, le Koweït, la Norvège, le Qatar, et le Royaume-Uni, "fera le point de la position collective de la communauté internationale dans la réalisation des engagements pris lors de la conférence de Londres" de février 2016. La conférence de Bruxelles fait suite à celle organisée il y a un an à Londres, durant laquelle 10 milliards de dollars d'aide avaient été promis. Les discussions lors de cette conférence devront également porter sur "la manière dont la communauté internationale peut contribuer à résoudre durablement le conflit syrien dans le cadre d'un processus de transition politique inclusif et dirigé par les Syriens sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies et du communiqué de Genève. Cependant, l'absence à cette conférence d'acteurs importants sur le théâtre d'opérations syrien, tels la Turquie et la Russie, pourrait toutefois limiter sa portée.