Le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND) ont confirmé leur statut de premières forces politiques du pays en remportant respectivement 164 et 97 sièges à l'Assemblée populaire nationale lors des Législatives du 4 mai 2017, au moment où l'Alliance entre le Mouvement de la société pour la paix et le Front du changement (MSP-FC) a porté ses "fruits" prenant la 3e place avec une moisson de 33 sièges. Les résultats préliminaires du scrutin législatif annoncés vendredi par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, lors d'une conférence de presse, a vu le FLN prendre sans surprise la 1ere place, loin devant son "rival" le RND. Les sièges remportés par le FLN sont cependant nettement inférieurs aux 221 glanés lors des Législatives de 2012. Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbes, a tenté de relativiser ces résultats préliminaires, estimant que le recul du nombre de sièges obtenus par sa formation politique comparativement à celles de 2012, est dû à la participation d'un grand nombre de partis politiques à cette échéance. "L'entrée de 36 partis politiques à l'APN a induit une dispersion de voix, d'où le recul du nombre de sièges du parti du FLN de 221 sièges en 2012 à 164 en 2017, a-t-il déclaré, souhaitant voir ces résultats se "rééditer" lors des élections locales prévues en octobre prochain. La perte de 57 sièges par le FLN a été largement profitable au RND qui a avancé de 27 sièges par rapport aux Législatives de 2012 où le parti d'Ahmed Ouyahia n'a eu que 70 sièges. Le RND, ancien partenaire du FLN au sein de coalition présidentielle, aura la mission difficile s'il déciderait de chercher éventuellement une majorité à travers des coalitions politiques loin du FLN qui, au contraire, aura toutes les cartes devant lui. Les intentions des uns et des autres donneront une vision plus claire sur la nouvelle carte politique née des Législatives du 4 mai 2017. Quant au MSP d'Abderezak Makri et le Front du changement d'Abdelmadjid Menacera, ils ont décidé de "faire équipe" à deux "lâchant" Tajamou Amal Al Djazair (TAJ), le Mouvement Al-Islah et Ennahdha avec lesquels ils avaient formé en 2012 l'Alliance de l'Algérie verte (AAV). Cette stratégie en duo aura été payante et les deux partis ont réussi à remporter 33 sièges, se positionnant comme la 3e grande force de la Chambre basse. "La coalition nous a donné une force supplémentaire dans ces élections. Sincèrement, nos prévisions dépassaient ce que nous avons eu. Les bulletins nuls représentent un message qu'il faudra prendre en considération durant la prochaine étape que traversera l'Algérie", a réagi, dans une déclaration à l'APS, le président du Front du changement Abdelmadjid Menacera après l'annonce des résultats. Le FC n'avait décroché que quatre sièges en 2012. Les indépendants ont, eux, fait un bond spectaculaire en raflant 28 sièges, en hausse d'une dizaine de sièges comparativement au précédent rendez-vous législatif. Le Front Al Moustakbal d'Abdelaziz Belaid a été, lui aussi, l'un des grands bénéficiaires des Législatives du 4 mai en passant de deux sièges en 2012 à 14 en 2017, une performance qui a pleinement réjoui les responsables de cette jeune formation politique, fondée en février 2012. "Nous sommes très satisfaits du nombre de sièges obtenus par notre parti qui n'a que 5 années existence. Nous remercions le peuple pour sa confiance. Cette réussite prouve que le Front Al Moustakbal a élaboré un programme respectable proposant des solutions concrètes à quelques problèmes des citoyens", s'est félicité Raouf Maâmeri, directeur de communication du parti. Le Mouvement populaire algérien (MPA), présidé par Amara Benyounes (13 sièges), a également amélioré ses résultats par rapport à 2012, en ajoutant 9 sièges aux 6 glanés lors des dernières Législatives. En revanche, le Front des forces socialistes (FSS) a perdu 7 sièges, se contentant d'une représentation par 14 députés à l'Assemblée populaire nationale. Idem pour le parti des travailleurs (PT) qui a remporté 11 sièges seulement, contre 24 en 2012. Ces deux formations politiques ont, dans de premières réactions, contesté les résultats communiqués par le ministère de l'Intérieur des Collectivités locales. En attendant les résultats officiels qui seront rendus publics sous peu par le Conseil constitutionnel, plusieurs leaders de partis politiques ont programmé samedi des sorties médiatiques pour commenter leurs résultats aux législatives du 4 mai, marquées par un taux de participation établi à 38,25%. Ce chiffre ne prend pas en compte la participation de la communauté nationale établie à l'étranger, qui compte près d'un million d'électeurs.