La création des centres d'aide au travail est le meilleur moyen pour assurer l'insertion professionnelle des inadaptés mentaux dans le monde du travail, ont estimé mercredi à Constantine des représentants de plusieurs associations d'aide aux personnes handicapées. Les centres d'aide au travail devient "l'étape obligatoire" pour les déficients mentaux après leur passage aux centres psychopédagogiques, a considéré Mme Badiaâ Boufama, présidente de l'association Wafa des parents d'enfants en difficultés mentales, initiatrice d'une rencontre sur le rôle du mouvement associatif dans la prise en charge des personnes handicapées. La conférencière a, à ce propos, ajouté que les centres psychopédagogiques prennent en charge, conformément à la loi, les inadaptés mentaux jusqu'à l'âge de 17 ans, affirmant qu'après ces personnes "se retrouvent dans la rue, sans qualifications". Estimant qu'un centre d'aide au travail est en mesure d'insérer l'inadapté mental dans la société à travers un "petit travail qui s'adapte à son handicap et le valorise", la conférencière a évoqué l'expérience de l'association Wafa dans l'insertion de certains inadaptés mentaux à travers des ateliers d'apprentissage de la pâtisserie traditionnelle et l'initiation à l'informatique. Elle a affirmé que les résultats des ces ateliers étaient très "probants" soulignant que l'association oeuvre à donner à ces jeune "une qualification professionnelle" approuvée par la chambre d'artisanat et des métiers (CAM) et le secteur de la formation professionnelle avant de leur assurer l'accès au dispositif d'aide à l'emploi. Mme Boufama a tenu à souligner que ces jeunes inadaptés mentaux "peuvent travailler et produire", soulignant que trois (3) jeunes de l'atelier de la pâtisserie traditionnelle préparent des commandes pour des associations versées dans l'aide des personnes en situation d'handicap avec l'aide de leur éducatrices et perçoivent des primes comme encouragement. M. Mouhoub Boussekssou, président de l'association Ibtissama a évoqué l'expérience de la ferme thérapeutique pour inadaptés mentaux de son association, érigée à Beni Ouartilane, dans la wilaya de Sétif pour assurer que des déficients mentaux se sont initiés à l'apiculture, l'agriculture et la cuniculture et ont fait montre ‘‘d'un grand intérêt pour ces métiers qui favorisent leur insertion''. De Larbaâ Nath Irathen (Tizi-Ouzou), le président de l'association pour l'insertion des jeunes inadaptés mentaux, M. Salah Meradi a souligné que "le bénévolat a permis à une équipe de créer un centre d'aide au travail pour des dizaines de jeunes inadaptés mentaux qui n'avaient que la rue". Il a également souligné que l'effort déployé ‘‘pour contenir ces jeunes'' a contribué à attirer l'attention des pouvoirs publics sur l'importance de ce centre soulignant que l'Assemblée populaire communale (APC) de Larabaâ Nath Irathen a adhéré à l'action et a doté l'association d'un siège faisant office d'un centre, complètement aménagé par des bénévoles. Au cours de cette rencontre, tenue au palais de la culture, Mohamed-Laid Al Khalifa, Fayçal Mahdjoub de l'association batnéenne contre la myopathie a évoqué le parcours de l'association avec l'APC de la capitale des Aurès dans la concrétisation du projet ‘‘ville amie des personnes handicapées'' à travers la création de 200 passages pour personnes handicapées devant faciliter l'accessibilité de cette frange de la société aux divers lieux publics. Un projet pilote, a-t-il souligné adopté par le ministère de la Solidarité nationale dans quatre autres villes dont Boumerdès et Sidi Bel Abbes.