Le Conseil de sécurité a prorogé jeudi le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) jusqu'au 30 juin 2018 en renforçant ses capacités opérationnelles. La décision du Conseil, adoptée à l'unanimité, intervient à la fin de la période intérimaire de deux ans prévue par l'accord de paix et de réconciliation au Mali. Le texte ne modifie pas le plafond des troupes de la mission qui a été augmenté pour la dernière fois dans la résolution 2295 (2016) mais intègre, toutefois, certaines des recommandations formulées par le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, dans son dernier rapport sur le Mali. La Minusma est chargée à ce titre d'appuyer la mise en oeuvre de l'accord de paix, issu du processus d'Alger, en soutenant les efforts du gouvernement malien pour rétablir et étendre progressivement l'autorité de l'Etat et l'Etat de droit sur tout le territoire. La mission est chargée également de soutenir le déploiement de patrouilles de sécurité mixtes dans le nord du Mali, si nécessaire, ainsi que le redéploiement des forces de défense et de sécurité maliennes, dans le cadre prévu par l'accord. La Minusma aura aussi pour mission d'appuyer la mise en oeuvre des mesures de réconciliation et de justice énoncées dans l'accord de paix et concourir, dans les limites de ses moyens, à l'organisation d'élections transparentes, régulières, libres et ouvertes à tous, ainsi qu'à la tenue d'un référendum constitutionnel. Le Conseil de sécurité a demandé également au chef de l'ONU d'élaborer " un plan stratégique à l'échelle de la mission ", dans les 180 jours suivant l'adoption de la résolution qui prévoit l'exécution échelonnée du mandat de la Minusma et la mise en place "d'un plan de transition " pour notamment déléguer certaines tâches à l'équipe de pays des Nations Unies. Saluant les progrès récemment accomplis dans la mise en oeuvre de l'accord de paix, le Conseil a exhorté le gouvernement malien, la coordination des mouvements de l'Azawad et la plateforme à maintenir un dialogue constructif en vue de parvenir à la réconciliation. Le Conseil a appelé les parties maliennes à fixer d'urgence un nouveau calendrier pour la mise en oeuvre de l'accord, en prenant les mesures qui s'imposent. Il a demandé aussi au gouvernement malien de mettre la dernière main à sa stratégie pour le développement du nord du pays et au plan d'urgence national. Rappelant, par ailleurs, la création récente de la force conjointe du G5 Sahel, le Conseil a plaidé pour la mobilisation des moyens nécessaires à son fonctionnement tout en appelant le secrétaire général à veiller à la bonne coordination entre la Minusma, la force G5 Sahel et les forces françaises.