Le Conseil de sécurité a trouvé dans la nuit de mardi à mercredi un accord sur la force du G5 Sahel devant se positionner au Mali Le Conseil de sécurité est parvenu à un consensus sur un projet de résolution présenté par la France appuyant le déploiement de la force G5 Sahel, mais qui n'inclut aucun soutien financier ou logistique à cette mission militaire. Après plusieurs jours de tractations, l'organe onusien devait voter hier le nouveau projet de résolution qui «salue le déploiement de la force G5 Sahel» mais sans pour autant lui accorder un mandat de l'ONU qui lui permettra de mobiliser les ressources financières nécessaires à son fonctionnement. Les Etats-Unis se sont fermement opposés à la requête de la France d'octroyer un mandat du Conseil de sécurité à cette force conjointe conformément au chapitre 7 des Nations unies qui autorise l'utilisation de la force. Washington a estimé que cette force devrait fonctionner sans l'approbation de l'ONU à l'instar du groupe de travail luttant contre le groupe terroriste Boko Haram dans le bassin du lac Tchad. L'administration américaine qui veut réduire sa contribution financière aux opérations de maintien la paix d'un (1) milliard de dollars a refusé que l'organisation onusienne accorde un soutien logistique ou financier à cette force conjointe, estimant qu'elle est suffisamment généreuse avec les cinq pays du Sahel en matière d'aide à la lutte antiterroriste. Washington a imposé cette condition dans le nouveau projet de résolution qui souligne à ce titre que «les Etats du G5 Sahel ont la responsabilité de fournir à la force les ressources suffisantes» tout en exhortant ces pays à assurer son «opérationnalisation durable et efficace». Le premier projet de résolution proposait que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres présente dans les deux prochains mois un rapport au Conseil de sécurité sur les meilleures options de soutenir financièrement ces troupes au Sahel. Le nouveau texte consulté par l'APS se contente d'un simple appel au soutien «des partenaires bilatéraux et multilatéraux» en les encourageant le cas échéant à tenir une conférence des donateurs. Le projet de résolution demande, par ailleurs, au chef de l'ONU de rapporter au Conseil de sécurité les activités de cette force militaire y compris son déploiement et les difficultés qu'elle rencontre sur le terrain. Un briefing oral du chef de l'ONU devant le Conseil de sécurité est prévu dans les deux mois suivant l'adoption de la résolution et sera suivi d'un rapport écrit sur la mise en place de cette force. Les activités de cette force seront également incluses dans les rapports réguliers établis par l'Unoca (Bureau régional des Nations unies pour l'Afrique centrale) et l'Unowas (le Bureau des Nations unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel). Washington avait considéré à ce propos que le mandat proposé par la France dans le premier projet était «trop vaste et manquait de précisions», un constat appuyé par plusieurs observateurs qui ont soulevé le problème de coordination entre les différentes forces militaires présentes au Sahel. Au Mali, la coordination entre les forces existantes s'annonce rude, estiment-ils. Il s'agit de mettre en synergie les forces maliennes avec celles de la Minusma (mission multidimensionnelle pour la stabilisation au Mali) et les forces françaises présentes au Mali. Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine qui avait autorisé en avril le déploiement de cette force pour une période initiale de 12 mois renouvelable avait relevé que le projet de Concept d'opérations (Conops) stratégique de la Force conjointe du G5 Sahel, «doit expliciter les relations de soutien mutuel entre la Force conjointe du G5 Sahel et la Minusma et les forces internationales en présence dans la région». Le projet de résolution a «reconnu l'impact de la situation au Mali sur la paix et la sécurité au Sahel, en Afrique de l'ouest et en Afrique du nord» en relevant que «les efforts visant à lutter contre le terrorisme au Mali et dans la région du Sahel devraient être poursuivis en vue de soutenir la mise en oeuvre intégrale et effective de l'Accord de paix au Mali». Le Conseil de sécurité a exprimé sa «profonde préoccupation» face aux retards persistants dans la mise en oeuvre de l'accord malgré les progrès récents réalisés en la matière et a exhorté le gouvernement malien, la plateforme et la coordination des mouvements de l'Azawad à «prendre des mesures urgentes et concrètes» pour s'acquitter, sans plus tarder, de leurs obligations en vertu de l'accord.