A trois semaines de l'Aid El Kebir, les prix du mouton de l'Aid ont baissé de près de 5000 DA la tête par rapport à l'année dernière, a constaté lundi l'APS auprès des vendeurs localisés à Alger et Blida. Dans les marchés de Blida, Boufarik, Birtouta, baba Ali, Saoula, Chebli, El Harrach, Bach Djarrah, Gué de Constantine, et de la place des Fusillés, les prix du bétail varient entre 25.000 et 55.000 DA la tête, à l'exception du mouton dit de "combat" estimé à 100.000 DA voire plus. Selon certains vendeurs approchés par l'APS lors d'une tournée dans des points de vente à Alger, cette baisse est due à l'abondance de l'offre et au recul de la demande par rapport à l'année précédente. L'an dernier, rappelle-t-on, la viande ovine s'est putréfiée après l'abattage, en raison de l'utilisation de compléments alimentaires pour engraisser le bétail par des commerçants saisonniers et ce à des fins lucratives, selon les résultats des enquêtes effectuées par les services de la Gendarmerie nationale en collaboration avec les services du ministère de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche . Un vendeur à Boufarik (Blida) a indiqué que les mesures prises par les responsables du secteur de l'agriculture ont permis aux éleveurs de vendre leur bétail directement aux citoyens. Il a déploré la cherté des aliments de bétail qui, a-t-il dit, continue d'être un obstacle pour la stabilité des prix en dépit des efforts de l'Office national des aliments de bétail (ONAB) pour en assurer la disponibilité. A Birtouta, certains citoyens approchés par l'APS, ont fait part de leur satisfaction quant aux prix pratiqués dans les marchés, affirmant que ces derniers sont accessibles par rapport à l'année précédente, exprimant en revanche leurs craintes concernant la qualité des viandes ovines. Un éleveur de la région a rassuré les clients en affirmant que la tutelle avait chargé des équipes de vétérinaires de prélever des échantillons de têtes de moutons aux fins d'analyse et de contrôle des aliments qui leur sont servis. Le ministère de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche avait auparavant annoncé la mise en oeuvre d'un programme global de prévention et de sensibilisation au profit des éleveurs pour la protection du cheptel contre les différentes maladies tout au long de l'année, accompagné d'une campagne de vaccination intense. Interdiction de la vente anarchique des moutons dans les rues d'Alger Les marchés de cheptel vers lesquels affluent habituellement les citoyens lors de l'Aid El Adha et concentrés notamment au niveau des quartiers populaires d'Alger, ne sont plus là, a-t-on relevé. Selon des éleveurs, derrière cette absence, une instruction qui interdit la vente des moutons dans les quartiers et les rues de la capitale et qui fait obligation aux éleveurs de louer des dépôts et des locaux. Pour obtenir l'autorisation de vente de cheptel dans ces dépôts, les éleveurs doivent prouver leur appartenance à cette filière, en fournissant divers documents outre l'extrait du certificat de santé du cheptel destiné à la vente. Selon le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, vingt-trois (23) sites ont été installés pour la vente directe des moutons de l'Aid El Adha. Des permanences seront également effectuées par les services vétérinaires de wilaya au niveau des APC et des lieux d'abattage, tandis que des brigades mobiles, composées de vétérinaires et de techniciens, effectueront des tournées dans les différents lieux susceptibles d'abriter des abattages notamment en milieu rural pour contrôler et répondre aux besoins et sollicitations des citoyens. Dans un souci de respect de l'hygiène et de la santé publique, les services de la voierie de la wilaya ont été instruits de "récupérer les carcasses et organes saisis ainsi que les détritus (paille, cornes, onglons, buse...) et les acheminer vers des lieux d'enfouissement et d'incinération. Composé de 28 millions de têtes d'ovins, de 2 millions de têtes de bovins et de 5 millions de têtes de caprins, le cheptel national bénéficie d'une attention particulière de la part des pouvoirs publics qui déploient tous les efforts nécessaires à même d'améliorer et développer la filière des viandes rouges.