La négociation d'un accord additionnel à l'accord d'association UE-Maroc afin de se conformer à l'arrêt de la Cour européenne de justice (CJUE) sur le Sahara occidental "ne devrait en aucun cas porter préjudice au processus de paix" mené sous l'égide des Nations unies, a affirmé l'eurodéputée Patricia Lalonde citant le Service européen de l'action extérieure (SEAE). "(...) la renégociation de l'accord ne devrait en aucun cas porter préjudice au processus de paix", a-t-elle déclaré devant la commission commerce international (INTA) au Parlement européen, assurant que le "SEAE va travailler avec le nouveau envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental, Horst Kohler". La députée européenne, rapporteur du groupe de la Commission INTA en charge du suivi des accords et négociations de l'UE avec la région Maghreb, a fait savoir que son groupe s'était réuni le 25 septembre dernier, afin d'évaluer les progrès réalisés lors du second round des négociations entre la Commission européenne et les autorités marocaines, tenu à la mi-juillet en vue de "modifier l'accord d'association avec le Maroc à la suite de l'arrêt rendu par la CJUE le 21 décembre 2016, dans l'affaire qui a opposée le Conseil de l'UE au Front Polisario". La Commissaire européenne en charge du Commerce, Cecilia Malmstr?m a indiqué dans une correspondance adressée récemment au président de la commission INTA qui sollicitait des données statistiques sur les échanges de l'UE avec le Sahara occidental, que la valeur des produits transformés de la pêche est estimé à 122 millions d'euros pour 2016, et que le reste des produits couverts par le marché équivaudrait à 7.000 euros. Pour l'observatoire des ressources naturelles au Sahara occidental (WSRW), l'estimation du flux commercial du Sahara occidental vers l'UE à "seulement 7.000 euros" pour toute l'année de 2016 "défie l'entendement". La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a indiqué en septembre dernier en réponse à une question parlementaire qu'il était difficile pour l'UE de quantifier avec précision, la part du commerce en provenance du Sahara occidental occupé. Ces tergiversations de la Commission européenne interviennent à un moment où le Maroc vient d'annoncer par la voix de son ministre de l'Agriculture, la mise en place d'une nouvelle zone agricole de 5.000 hectares dans la ville occupée de Dakhla, et ce au mépris du droit international et de l'arrêt de la CJUE qui avait statué que le Sahara occidental est un territoire "séparé et distinct" du Maroc.