Les leaders des partis politiques en lice pour les élections locales du 23 novembre ont mis en exergue samedi, avant dernier jour de la campagne électorale, la nécessité de préserver la stabilité et la sécurité du pays, et l'importance du prochain scrutin, rappelant que la commune constituait la première institution de l'Etat en contact avec le citoyen. Dans ce cadre, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a appelé depuis Tizi-Ouzou, où il a animé un meeting électoral, a préserver la paix et la stabilité nationale "chèrement recouvrées", rappelant que "l'Algérie, qui a perdu beaucoup de ses enfants durant la décennie noire pour retrouver paix et stabilité, a été ciblée par ceux qui avaient orchestré ce qu'ils ont appelé printemps arabe qui a détruit beaucoup de pays dans la région". "Les événements enregistrés, en une semaine, dans 37 communes du pays pour une prétendue histoire de prix de sucre et d'huile, avaient pour visées de faire basculer l'Algérie dans l'anarchie, mais ce complot contre notre pays a été évité grâce à la vigilance et au professionnalisme des services de sécurité", a-t-il souligné, ajoutant "qu'aujourd'hui, ces mêmes ennemis de l'Algérie reconnaissent que la chaine Al Magharibia a été créée dans la perspective de déstabiliser notre pays". "Les Algériens doivent rester vigilants pour préserver cette stabilité qui continue à être la cible de ceux qui veulent entrainer l'Algérie vers l'anarchie et son lot de drames, de sang et de larmes et de destructions", a-t-il ajouté. Par ailleurs, M. Ouyahia a fait savoir que le programme de son parti pour les élections locales était basé sur trois axes principaux, à savoir la décentralisation, le consensus et plus de prérogatives aux élus locaux pour "avoir des institutions fortes qui défendront les intérêts des citoyens". Pour sa part, le secrétaire général du mouvement Ennahda, Mohamed Douibi, a estimé à Mostaganem que le changement "commence par la commune, première institution de l'Etat en contact avec le citoyen", indiquant que le citoyen "doit marquer sa présence lors de cette halte importante, en exprimant sa voix". "Le changement devrait s'opérer de manière civilisée à travers les urnes, loin de toute anarchie ou destruction", a-t-il dit. Le président de Tajamoue Amal El Djazaïr (TAJ), Amar Ghoul, a lui aussi mis l'accent sur l'importance de la préservation de la sécurité et de la stabilité du pays, soulignant, dans ce contexte, qu'un intérêt particulier doit être accordé aux jeunes "au regard du rôle qu'ils sont appelés à jouer". Il a soutenu que cette frange de la société "doit constituer un rempart contre toute velléité de nuisance venant de l'étranger". "Il est absolument vital que les jeunes bénéficient d'un intérêt particulier au regard du rôle qu'ils sont appelés à jouer non seulement dans le combat visant l'édification du pays mais également en tant que rempart contre toute velléité de nuisance venant de l'étranger", a-t-il déclaré. Reconnaissant, par ailleurs, que le pays fait face à des difficultés dans divers domaines, il a considéré que la résolution de ces problèmes "nécessite la conjugaison des efforts de toutes les tendances politiques", estimant que "le souci de servir le pays en contribuant à son essor doit constituer le dénominateur commun à tous". De son côté, le premier secrétaire national du Front des forces socialistes, Hadj Djilani, a souligné, depuis Tizi-Ouzou, que les élections locales de jeudi prochain, "sont une halte dans le projet du FFS pour la reconstruction d'un consensus national", affirmant que son parti "poursuivra son combat pour la reconstruction d'un consensus national qui préservera l'Algérie et permettra de renforcer la démocratie, et de construire un Etat de droit qui luttera contre la corruption et garantira les droits de l'homme". "Ces élections locales sont ainsi une halte dans un long processus pour une Algérie souveraine, démocratique, d'espoir, d'unité et ou les institutions seront au service des Algériens", a-t-il insisté. En déplacement à Chlef, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelmadjid Menasra a, quant à lui, estimé que les communes "connaissent des crises de gestion, de finances et de légitimité". "Les Assemblées communales précédentes n'ont pas été à la hauteur des aspirations des citoyens et ont échoué dans la consécration du développement local", a-t-il dit, indiquant que le MSP "dispose de solutions susceptibles de relancer le développement local". Dans ce contexte, M. Menasra a plaidé en faveur de la révision du Code communal et de wilaya, appelant également à la révision de la fiscalité locale "de manière à permettre aux assemblées élues de décider de certaines taxes, dans le cadre d'un développement qui va consacrer l'équité entre riches et pauvres". Le président du Parti du renouveau algérien (PRA), Kamel Bensalem a également animé un meeting ce samedi à Oran, durant lequel il axé son discours sur la nécessité de rétablir la confiance entre les assemblées élues et les citoyens. "Les prochaines élections locales doivent être un point de départ pour un lendemain meilleur", a-t-il dit, appelant les candidats de son parti à s'engager avec force dans ces joutes électorales pour rafler le maximum de sièges. La journée de samedi a été également marquée par départ du premier bureau itinérant de vote de Tindouf vers la région d'El-Kehal-Chenechène (plus de 700 km du chef lieu de la wilaya de Tindouf) afin de permettre aux électeurs nomades d'accomplir leur devoir électoral. Ce bureau fait partie de 10 bureaux itinérants prévus par cette wilaya pour les élections locales, dont six bureaux pour la commune d'Oum-Lâassel, et le reste affecté à la commune de Tindouf, où le scrutin débutera lundi prochain. Un arrêté ministériel autorise dix wilayas, dont la majorité est située dans le Sud du pays, à avancer jusqu'à 72 heures la date d'ouverture du scrutin.