L'expérience algérienne en matière de déradicalisation servira de modèle de référence pour d'autres initiatives de désengagement dans le monde, a indiqué le centre Carnegie pour le Moyen-Orient dans une analyse publiée vendredi dernier, intitulée "une vie après le djihadisme". Si jusqu'ici, "il n'existe aucun modèle ou programme idéal pour le désengagement des djihadistes (...) l'expérience algérienne constitue un point de départ utile pour développer des initiatives de déradicalisation ailleurs", dans le monde, souligne ce centre basé à Beyrouth et relevant du Think Tank Washingtonien Carnegie endowment for international peace. Et d'ajouter "une leçon doit être tirée de l'expérience algérienne, c'est que la réponse militaire n'est pas suffisante en soi" car "le djihadisme est avant tout un phénomène social" et, par conséquent l'incapacité à l'affronter sur le plan social pourrait l'aider à resurgir sous une autre forme. L'appel des repentis à mettre un terme à la violence a aussi contribué à "humaniser" les terroristes qui n'avaient pas encore rendu les armes et à dissuader les candidats au terrorisme de rejoindre des groupes extremistes. Le dispositif a été assorti de compensations financières en faveur des "victimes de la tragédie nationale", y compris aux familles des terroristes, souligne le Think Tank qui relève que la réhabilitation professionnelle des repentis visait à les réintégrer dans la société. "La compensation financière et les possibilités d'emploi visaient à limiter les difficultés économiques et à décourager la récidive, en offrant aux repentis un sentiment d'appartenance et de citoyenneté", écrit Carnegie. "Les initiatives du gouvernement ont privé les djihadistes d'un vivier de recrutement potentiel en offrant une alternative au djihadisme", conclu le Think Tank.