La décision de l'Administration américaine proclamant la ville d'El-Qods occupée capitale d'Israël est intervenue au terme d'une année marquée par la poursuite des violations israéliennes à l'encontre du peuple palestinien, avec notamment l'implantation de nouvelles colonies et la profanation des symboles palestiniens, faisant fi des chartes et us internationales au moment où l'Etat de Palestine a réaffirmé son attachement à l'établissement d'un Etat indépendant , tout en affichant une ferme volonté de resserrer les rangs et de mettre un terme aux dissensions internes pour consolider sa position face à l'occupation israélienne. La décision de Trump est venu confirmer l'absence de volonté réelle chez les Etats Unis, "principal parrain" du processus de paix au Moyen-Orient, de contribuer à l'instauration de la paix tant escomptée dans la région et leur obstination à cautionner la politique l'occupant israélien et à protéger ses intérêts, au détriment d'une Nation dont les terres et les richesses ont été spoliées, les droits confisqués et les populations contraints à l'exile. Face à cette situation inédite, la Palestine a fait savoir, par le truchement de son président, Mahmoud Abbas, qu'après la prise de cette décision, qualifiée de "crime grave", les Etats Unis ne sont plus habilités à assumer le rôle de médiateur ni aucun autre rôle dans le processus de paix dans la région. La démarche unilatérale du président Trump ne confèrera aucune légitimité à Israël sur la ville d'El-Qods, a affirmé le président palestinien, qualifiant la décision américaine de "nouvelle promesse de Balfour", intervenant un siècle après la sinistre promesse de 1917, a estimé la partie palestinienne, prévenant que si la première promesse est passée, celle de Trump ne passera jamais, car la ville d'El-Qods a été et restera toujours la capitale éternelle de la Palestine, condition sine qua non pour la réalisation de la paix et de la stabilité dans la région. Le Conseil national palestinien a indiqué que les Etats-Unis, à travers cette décision, ne sont plus le parrain du processus de paix mais le complice de l'occupation israélienne dans ses crimes et ses agressions contre le peuple palestinien. Cette décision est, selon les experts, une provocation en direction de la communauté internationale, aussi bien les Etats, les peuples, les dirigeants politiques et spirituels que les organisations régionales et internationales qui ont exprimé leur rejet de cette décision et leur solidarité avec le peuple palestinien et son droit à la liberté et à l'indépendance. Violations israéliennes du droit international sous le parrainage américain Le parti pris des Etats-Unis en faveur d'Israël est une violation flagrante du droit international y compris de la charte de l'ONU, qui souligne le caractère illégal et illégitime de la confiscation par la force des territoires du peuple palestinien et consacre ses droits fondamentaux indéfectibles et inaliénables. Il s'agit également d'une enfreinte aux garanties accordées par les Etats-Unis à l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), avant la conclusion des accords d'Oslo en 1993 entre la Palestine et Israël, outre le non-respect des décisions du Conseil de sécurité, qui ne reconnaissent aucune des mesures arbitraires prises par Israël visant l'annexion d'El-Qods est. A la faveur de ce ralliement américain, l'occupation israélienne n'hésite plus à continuer à priver les Palestiniens de leurs droits, à profaner leurs symboles, à poursuivre l'implantation de colonies dans les territoires palestiniens et à faire fi des décisions de la communauté internationale qui condamne ses violations, depuis le début de la colonisation. Quant au dossier des colonies, principale entrave à la reprise des discussions de paix israélo-palestiniennes -et en dépit de la résolution du Conseil de sécurité 2334 (2016) portant arrêt de l'implantation de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens en Cisjordanie y compris à El-Qods Est- l'année 2017 a vu une expansion sans précédent des colonies dont la dernière concerne un plan de construction de 14.000 unités à El-Qods occupée, immédiatement après la déclaration de Trump. Par ailleurs, l'Etat d'occupation poursuit sa politique menée depuis des décennies consistant en la destruction des habitations des Palestiniens comme moyen pour s'emparer des territoires palestiniens. Ainsi, plusieurs habitations ont été détruites sous prétexte que leurs propriétaires ne possédaient pas des permis de construction. Selon l'ONU, moins de 2% seulement des Palestiniens se sont vus délivrer des permis de construction par les autorités d'occupation qui ont également intensifié la politique de destruction répressive des habitations en dépit de la condamnation de la communauté internationale de cet acte qualifié de "crime de guerre". L'année 2017 a été marquée également par des violations sans précédents des symboles palestiniens par les forces d'occupation, notamment la mosquée d'El-Aqsa. Cette dernière a fait l'objet de vastes incursions provocatrices de colons qui ont envahi les lieux en toute occasion sous le couvert des autorités israéliennes et au vu et au su de tous. Ces comportements sont un autre mépris flagrant à la communauté internationale qui avait insisté, suite à une décision du Conseil de Sécurité 1322 (2000), sur l'impératif respect par Israël des Lieux Saints, condamnant les actes provocateurs des Israéliens dans la mosquée d'El-Aqsa et le recours à la force contre les Palestiniens. Unification des rangs des Palestiniens ... un pas important face à l'occupation Pour l'observateur du dossier du Moyen-Orient et du conflit palestino-israélien en particulier, il est clair que le choix de de ce timing par Donald Trump pour annoncer El-Qods capitale de l'Etat d'occupation et transférer l'ambassade américain à la ville sainte n'est pas fortuit. En effet, elle coïncide avec l'accord inter palestinien de resserrer les rangs et mettre fin aux dissensions internes qui ont constitué un grand obstacle aux négociations de paix. Un accord à même de conforter la position palestinienne pour l'édification de l'Etat de Palestine sur les territoires palestiniens occupés en cas de relance des négociations. La date du 17 septembre 2017 a constitué un tournant important pour les Palestiniens. Le Mouvement Hamas a annoncé depuis le Caire la dissolution de son comité administratif dans la Bande de Ghaza et a invité le gouvernement d'Union nationale à prendre ses missions dans la Bande de Ghaza. Il a approuvé également l'organisation d'élections générales pour la première fois depuis dix ans. Les mouvements Fath et Hamas ont signé le 17 octobre 2017 l'accord de réconciliation palestinienne qui donne au gouvernement d'Union nationale le plein pouvoir sur la Bande de Ghaza à partir du premier décembre en cours au plus tard avant un ajournement pour parachever les préparatifs. Les deux parties ont convenu en outre de transférer le contrôle de tous les points de passage vers Ghaza au gouvernement palestinien, ce qui a eu lie effectivement en novembre dernier. Les factions palestiniennes ont convenu, entre autre, de mettre un terme à la dissidence, d'aller de l'avant vers l'organisation d'élections générales avant fin 2018, de parachever la réconciliation nationale pour contrecarrer les tentatives visant à restreindre les droits inaliénables du peuple palestinien, de renforcer les constantes nationales et de défendre l'objectif central qu'est la décolonisation des territoires occupés depuis 1967, y compris El-Qods-Est, capitale éternelle de l'Etat de Palestine. Les négociations ont porté sur sept axes pour mettre fin à la scission et organiser des élections. L'accent a été mis sur la référence de l'accord de 2011 concernant le dossier sécuritaire dans la Bande de Ghaza et l'importance de mener un travail sérieux pour lever les obstacles qui pourraient entraver les efforts du gouvernement dans l'accomplissement de ses devoirs et responsabilités. Il est question, en outre, de déployer les efforts pour mettre fin aux souffrances dans la Bande de Ghaza dans différents domaines, d'assurer la reconstruction et de faciliter l'accès via les points de passage palestiniens pour garantir la liberté de circulation et de déplacement. A l'issue de l'annonce du Hamas, le président du gouvernement d'Union palestinien, Rami Hamdallah a tenu le 2 octobre dernier la première réunion ministérielle dans la Bande de Ghaza depuis trois ans. Le peuple palestinien compte énormément sur le parachèvement de la réconciliation nationale palestinienne et l'unité nationale en tant que riposte effective à toutes les tentatives visant à porter atteinte aux droits des Palestiniens garantis par les lois et les us internationaux.