ALGER - Les Palestiniens commémoraient vendredi le 44e anniversaire de la "Naksa" de 1967 sous d'implacables restrictions imposées par l'occupant israélien notamment à El Qods-Est, à la Cisjordanie et à Ghaza pour réprimer de grandes manifestations prévues dans les territoires occupés. Les Palestiniens s'apprêtent à organiser à partir d'aujourd'hui de grandes manifestations à travers les territoires occupés pour commémorer la "Naksa" arabo-palestinienne de 1967 lorsqu'Israël a occupé la Cisjordanie, la bande de Ghaza, la partie est d'El-Qods, ainsi que le plateau syrien du Golan. Israël a imposé des restrictions militaires à la frontière libanaise ainsi que sur le plateau du Golan, à la frontière de la bande de Ghaza et en Cisjordanie pour réprimer tout mouvement de manifestation dans ces terres occupées. L'armée d'occupation israélienne a bouclé la partie orientale de la ville d'Al-Qods, et bloqué l'accès à l'esplanade des Mosquées, dans la Vieille ville. Les autorités d'occupation ont en outre transformé la ville et toute la zone entourant la Mosquée Al-Aqsa en une base militaire, en y déployant des centaines de soldats lourdement armés afin d'empêcher les fidèles d'y accomplir la prière de vendredi. Avant le début des manifestations palestiniennes prévues dans la journée, Israël a entouré de soldats les esplanade d'El-Aqsa et du Harem El-Qodsi, tandis que d'autres patrouilles appuyées par des chars ont commencé à se déployer à El-Qods, et fermé toutes les voies menant vers la ville sainte. Selon des journalistes sur place, les soldats israéliens empêchent tout palestinien, dont l'âge ne dépasse pas les 45 ans, d'entrer à El-Aqsa, alors que d'autres sont soumis à des fouilles et vérifications de papiers d'identité. Cette nouvelle escalade israélienne survient près d'un mois après les répressions sanglantes de gigantesques manifestations organisées le 15 mai dernier lors de la commémoration du 63e anniversaire de la "Nakba". Les forces d'occupation avaient violemment réprimé les manifestations en tirant à balles réelles sur les Palestiniens, faisant des dizaines de martyrs et plus de 200 de blessés. Plus de 118 Palestiniens avaient également été arrêtés par les forces d'occupation, durant les deux derniers jours de commémoration. La Nakba signifie la "catastrophe" que fut pour les Palestiniens la création de l'entité sioniste en 1948 sur les trois quarts de la Palestine poussant plus de 760.000 Palestiniens - aujourd'hui quelque 4,8 millions avec leurs descendants- à se réfugier dans des pays voisins. La situation dans les territoires occupés reste toujours inquiétante du fait des incessantes agressions et violations israéliennes des droits de l'homme commises sous le mutisme d'une communauté internationale, accusée de "politique de deux poids deux mesures". Outre ces exactions, Israël continue d'approuver de nouveaux plans prévoyant la construction illégale de nouvelles colonies de peuplement juives sur les terres des Palestiniens, jetant dans l'impasse le processus de paix, à l'arrêt depuis fin octobre 2010. En raison de toutes ces entraves, les Palestiniens sont décidés plus que jamais à recourir en septembre prochain à l'Assemblée général des Nations unies pour demander devant le monde entier leur droit légitime de reconnaître un Etat palestinien indépendant établi aux frontières de 1967 et ayant El-Qods pour capitale.