Le vote de sept pays à l'AG de l'Onu contre la résolution révoquant la décision du président américain Donald Trump de considérer El Qods comme capitale d'Israël, face aux 128 qui ont voté en faveur du texte, est minime et ne peut être considéré comme une victoire pour les Etats-Unis. Jeudi, à l'Assemblée générale onusienne, le Guatemala, le Honduras, les îles Marshal, la Micronésie, Palau, Naoro, le Togo, seul pays africain, ont choisi de voter contre la résolution, sans doute, pour certains, après les menaces financières contre les pays opposés à la position américaine. Il s'agit néanmoins de petits pays, dont la plupart dépendent d'aides américaines et n'ayant pas de véritable poids politique et économique, face aux principaux alliés des Etats-Unis, Royaume-Uni et France, qui ont voté cette fois ci contre la décision américaine de considérer El Qods comme capitale d'Israël, contrairement à la légalité internationale. Sur les 193 pays membres de l'ONU, 128 ont voté en faveur de cette résolution non contraignante, dont de nombreux alliés de Washington, l'Allemagne, la Russie et la Chine, deux membres permanents au conseil de sécurité onusien, l'Iran, le Japon, la Corée du Sud et la Turquie, qui ont tous voté en faveur de la résolution sur El Qods et en appui à la Palestine. Trente-cinq Etats, dont le Canada, le Mexique, la Pologne ou la Hongrie, se sont abstenus et 21 n'ont pas pris part au scrutin. Avant le vote, plusieurs ambassadeurs interrogés par des médias anticipaient une adoption plus large, avec un score oscillant entre 165 et 190 votes pour. "Les Etats-Unis se souviendront de cette journée qui les a vus être cloués au pilori devant l'Assemblée générale pour le seul fait d'exercer notre droit de pays souverain", avait déclaré l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, avant le vote. Au contraire, les Palestiniens, à l'initiative de cette résolution présentée par le Yémen et la Turquie au nom des pays arabo-musulmans, ont salué un "revers cinglant" pour les Etats-Unis. Cela "réaffirme que la juste cause des Palestiniens bénéficie du soutien du droit international", a estimé le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas, qui espère ainsi maximiser son poids lors d'une éventuelle reprise du processus de paix. "Nous attendons de l'administration Trump qu'elle revienne sans délai sur sa décision regrettable, dont l'illégalité a été clairement établie", a lancé pour sa part le président turc Recep Tayyip Erdogan. A l'Assemblée générale de l'ONU, aucun pays n'a de droit de veto et le texte a donc été largement adopté jeudi. Il affirme que toute décision sur le statut d'El Qods "n'a pas de force légale, est nulle et non avenue et doit être révoquée". Il souligne que cet épineux statut doit faire partie d'un accord de paix final entre Israéliens et Palestiniens, ces derniers voulant établir à El Qods-Est la capitale de leur futur Etat indépendant.