L'ambassadrice des Etats-Unis auprès de l'ONU, Nikki Haley, a averti, mardi, en termes à peine voilés, les Etats membres de l'ONU qui vont voter aujourd'hui pour la résolution condamnant la décision américaine sur Al Qods occupée, en affirmant que son pays allait «noter les noms». «Jeudi, il y aura un vote critiquant notre choix, les Etats-Unis vont noter les noms», a tweeté Nikki Haley, après la décision du président de l'Assemblée générale de l'ONU de convoquer une session extraordinaire pour adopter une résolution rejetant la reconnaissance par les Etats-Unis de la Ville sainte comme capitale d'Israël. «Nous ne nous attendons pas à ce que ceux que nous avons aidés nous ciblent», a-t-elle ajouté. Les opinions arabes ont qualifié de «honteuse» la menace de Mme Haley qui rend encore plus mauvaise l'image des Etats-Unis dans le monde. Aujourd'hui, l'Assemblée générale de l'ONU est en effet appelée à nouveau à voter une résolution condamnant la décision américaine. Le président de l'Assemblée générale a décidé de convoquer une session extraordinaire pour adopter cette résolution présentée par le Yémen et la Turquie au nom des pays arabes. Le texte reprend pratiquement les mêmes termes du projet de résolution rejeté lundi par le Conseil de sécurité, lors d'un vote unanime qui a symbolisé l'isolement des Etats-Unis sur la question d'Al Qods. Lundi, l'ambassadrice américaine, qui a opposé son veto au premier projet de résolution, a vivement critiqué les alliés des Etats-Unis au Conseil de sécurité. Le vote a recueilli 14 voix pour, dont celles des quatre membres permanents, à savoir la France, le Royaume-Uni, la Russie et la Chine. «C'est une insulte et un camouflet que nous n'oublierons pas», a-t-elle déclaré à l'issue de ce vote. Peu ébranlée par les condamnations de tous les membres du Conseil de sécurité, Nikki Haley a indiqué qu'elle avait eu recours au «veto sans joie mais aussi sans hésitation». L'adoption de la nouvelle résolution aujourd'hui mettra plus de pression politique sur les Etats-Unis, alors que la décision de Trump n'a rien apporté de nouveau au processus de paix au Moyen-Orient et risque de le compliquer davantage, a commenté lundi la presse américaine. A noter que l'Assemblée générale de l'ONU a adopté, mardi, une résolution réaffirmant le droit du peuple palestinien à l'autodétermination et à la création d'un Etat indépendant. La résolution, adoptée par un vote écrasant, a recueilli 176 voix pour et 7 contre (Etats-Unis, Canada, Israël, Etats fédérés de Micronésie, îles Marshall, Nauru et les Palaos). Le vote a enregistré 4 abstentions, celles du Cameroun, du Honduras, du Togo et des Tonga.