Unis) - L'ONU estime que la situation sécuritaire en Afrique de l'Ouest et au Sahel nécessite davantage d'efforts pour soutenir les progrès déjà réalisés dans ce sens en matière de transition démocratique et politique. Le Représentant spécial du Secrétaire général et chef du Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel (UNOWAS), Mohamed Ibn Chambas, a récemment indiqué devant le Conseil de sécurité qu'un plan d'appui à la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel sera prochainement partagé avec les partenaires nationaux, régionaux et internationaux afin d'harmoniser les efforts et de définir un appui effectif pour le Sahel. Il a évoqué les dernières attaques dans le nord du Mali, dont certains se sont soldées par la mort de Casques bleus, à Kidal notamment, précisant que celles-ci étaient attribuées aux groupes affiliés au réseau terroriste "Al-Qaïda" et à l'organisation terroriste autoproclamée "Etat islamique" (EI/Daech). Lors de son discours de fin d'année, le président malien Ibrahim Boubacar Keita avait annoncé une loi "d'entente nationale" pour parvenir à la paix et la stabilité dans son pays, en s'inspirant de la Charte pour la paix et la réconciliation en Algérie qui, a-t-il rappelé, a permis de tourner la page de la tragédie nationale". Dans cette optique, le Premier ministre malien, Soumeylou Boubèye Maïga, a salué lors de sa visite dimanche à Alger, la volonté "constante" de l'Algérie d'accompagner son pays dans la mise en oeuvre de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d'Alger. "Nous avons eu la confirmation de la volonté constante de l'Algérie de nous accompagner dans la mise en oeuvre de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d'Alger", a indiqué M. Maïga. "Nous avons également eu de la part de nos frères algériens la confirmation qu'ils useront de toute leur influence pour qu'un certain nombre de points de cet accord puissent être finalisés", a-t-il affirmé. Le Premier ministre malien a également affirmé qu'il gardait comme objectif de faire avancer l'application de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, assurant que des "mesures fortes" seront prises "très rapidement" pour renfoncer la sécurité des Maliens. L'accord de paix et de réconciliation au Mali, appelé Accord d'Alger, a été signé en mai-juin 2015 après une série de rounds de dialogue entamé en 2014 sous l'égide de la médiation internationale dont l'Algérie est chef de file. Par ailleurs, au Niger, la hausse des incidents sécuritaires contraint désormais le gouvernement à consacrer, en 2018, 17% de ses dépenses publiques au secteur de la sécurité, comparé à 15% en 2017, provoquant des manifestations dans la capitale en raison de l'impact de cette mesure sur l'octroi des services sociaux, a encore indiqué M. Ibn Chambas. Après un déclin notable des attaques perpétrées par le groupe terroriste "Boko Haram", les incidents se sont multipliés depuis le mois de septembre, faisant 143 victimes parmi les civils au courant du seul mois de novembre. En tout, deux millions de personnes attendent désespérément que se termine la crise dans le bassin du lac Tchad, s'est-il inquiété. Les efforts internationaux visant à améliorer la situation dans la région mis en exergue Evoquant le Libéria, où un nouveau président a été élu à l'issue d'un processus pacifique, le Représentant spécial de l'ONU a salué le fait que les différends liés au scrutin aient été réglés par des moyens exclusivement juridiques. Il y a également vu la démonstration de l'efficacité de la diplomatie préventive. M. Chambas a appelé à redoubler d'efforts au Liberia pour promouvoir la participation des femmes au processus de prise de décisions et veiller à ce que les jeunes de la région occupent une place centrale dans les politiques de développement. M. Chambas a ensuite indiqué que l'ONU continuait de mettre en œuvre une approche pionnière en matière de pérennisation de la paix en Gambie et au Burkina Faso, tout en précisant qu'un ferme appui de la communauté internationale au plan d'urgence du Burkina Faso permettra à ce pays de faire face aux menaces à sa paix et à sa sécurité. Alors que le processus de consolidation démocratique est en cours en Gambie, le Représentant spécial a estimé que davantage d'attention devait être accordé aux défis auxquels font face ces deux pays dans le domaine de la réforme du secteur de sécurité, la réconciliation nationale et la justice. Il a de surcroît salué l'adoption, au Burkina Faso, d'une nouvelle loi sur les défenseurs des droits de l'homme ainsi que l'adoption d'une loi visant à établir une commission nationale des droits de l'homme en Gambie. "Le lancement, au Nigéria, de procédures judiciaires contre les personnes soupçonnées d'appartenir à Boko Haram mérite également d'être salué", a-t-il ajouté. Il a appelé à "se pencher à présent sur les élections qui doivent se dérouler prochainement en Sierra Leone et en Guinée", avertissant par ailleurs que l'absence de consensus sur la mise en œuvre des réformes constitutionnelle au Togo "menace" le déroulement des élections législatives et locales qui y sont prévues cette année.