Les efforts diplomatiques pour parvenir à un consensus politique en Libye se sont poursuivis lors de la semaine en cours, avec le soutien de la communauté internationale, afin de mettre en œuvre la feuille de route de l'ONU visant une sortie de crise à travers un processus pacifique. Un processus qui verra, selon la feuille de route de l'Onu adoptée par le Conseil présidentiel du gouvernement d'Union nationale, l'organisation d'élections législatives et présidentielle au cours de l'année en cours, au moment où le pays fait face à un défi considérable en terme de migration qui vient s'ajouter à une grave crise politique et sécuritaire. Conformément au Plan de règlement de la crise proposé en septembre dernier par le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, portant sur trois étapes dont l'organisation d'élections en 2018, la Haute Commission nationale électorale libyenne (HCN) a prolongé jusqu'au 15 février la période d'enregistrement sur les listes électorales. Cette décision prise en début du mois de février, a été approuvée par M. Salamé afin de permettre à un plus grand nombre de Libyens de s'inscrire parmi le corps électoral et assurer l'intégrité d'inscription des électeurs qui aspirent à "la construction d'un Etat démocratique, basé sur la justice, l'égalité et les instances souveraines". Le chef du gouvernement libyen, Fayez al-Serraj, a fermement condamné cette attaque armée contre les familles déplacées de Tawergha, au sud de Misrata, visant à compromettre l'accord de réconciliation entre les villes de Misrata et de Tawergha", a-t-il estimé, notant qu'il fallait continuer de soutenir la mise en oeuvre de l'accord de réconciliation signé en août 2016 entre les deux villes. Cette situation a suscité l'inquiétude de la Coordinatrice humanitaire de l'ONU en Libye, Maria do Valle Ribeiro, sur le sort des populations libyennes qui souffrent toujours d'un climat de violence, lançant un appel de fonds d'un montant de 313 millions de dollars pour aider 940.000 personnes en Libye. Mme Ribeiro qui a rencontré, lundi au Palais des Nations en Suisse, les représentants des pays donateurs, a attiré l'attention sur "les difficultés rencontrées par les Libyens pour subvenir à leurs besoins fondamentaux". Selon les derniers chiffres de l'ONU, plus de 1,1 million de civils sont dans le besoin en Libye et qui doivent faire face à la détérioration des conditions de vie sur place, liées à l'instabilité et au déclin économique. Pour la Coordinatrice humanitaire en Libye, l'urgence est d'assurer aux personnes déplacées, aux rapatriés, ainsi qu'aux migrants, réfugiés et demandeurs d'asile un accès aux services de base. Concernant ce groupe de "personnes vulnérables", Mme do Valle Ribeiro a indiqué qu'entre 400.000 et 500.000 migrants et réfugiés ont besoin d'une assistance humanitaire, "même s'il y a sûrement jusqu'à 800.000 à 900.000 migrants en Libye". En outre, il y a près de 181.000 déplacés internes en Libye et plus de 46.000 personnes enregistrées comme réfugiés ou demandeurs d'asile dans ce pays. Rien qu'en janvier 2018, pas moins de 1.609 réfugiés ont demandé la protection du HCR, notamment des demandeurs d'asile originaires du Soudan (43%), de l'Erythrée (30%), de Syrie (10%), d'Ethiopie (5%). Pour tous les organismes humanitaires présents en Libye, l'accès demeure le principal problème à résoudre. "Du point de vue géographique, c'est un vaste pays et donc plus de logistique. La situation sécuritaire reste un défi qui fait que les humanitaires ne peuvent pas se rendre partout", a conclu Mme Maria do Valle Ribeiro. La Libye est en proie à une crise aigüe depuis 2011. Dernièrement, les parties du conflit ont mené des pourparlers en Tunisie sous l'égide du représentant spécial de l'Onu, Ghassan Salamé, en vue du règlement de la crise. Les différentes parties libyennes se sont prononcées en faveur de la tenue prochaine d'élections démocratiques et de l'amendement de l'accord politique de décembre 2015.