Les questions de la traite d'êtres humains et de la migration clandestine, ont été au centre des discussions entre le président du Conseil présidentiel du Gouvernement d'entente nationale de Libye, Fayez al-Sarraj et le ministre français des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian qui effectue une visite en Libye, a indiqué jeudi un communiqué du Conseil présidentiel. Les deux parties ont évoqué lors de cette rencontre "les questions de la migration clandestine et de la lutte contre la traite d'êtres humaines", a ajouté la même source, relevant que M. Al Sarraj a indiqué que "les libyens sont victimes de cette migration, la responsabilité de la lutte contre ce fléau doit être assumée par toutes les parties". M. Al Sarraj a exprimé "les besoins en assistance de la Libye pour la sécurisation de ses frontières sud par lesquelles transitent les migrants", appelant la France à "soutenir les appareils de sécurité dans la sécurisation et le contrôle des frontières des pays voisins de la Libye au sud". Le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) en Libye, avait annoncé samedi dernier qu'il comptait évacuer entre 5.000 à 10.000 réfugiés de ce pays. MM. Al Sarradj et Le Drian ont convenu par ailleurs de "renforcer la coopération et la coordination pour poursuivre les trafiquants d'êtres humains à l'intérieur et à l'extérieur de la Libye". Les deux parties ont, en outre, passé en revue les derniers développements de la situation politique en Libye, les perspectives de la coopération entre la Libye et la France et d'autres questions d'intérêt commun. "Nous avons exprimé notre accord pour la création d'une Chambre des députés et un Etat, nous soutenons les efforts de l'émissaire onusien et nous nous employons à préparer les élections prévues l'an prochain avec le soutien du Haut commissariat pour les élections", a affirmé le président du Conseil présidentiel. Le ministre français des Affaires étrangères a souligné pour sa part son soutien pour la tenue de ces élections et la mobilisation de tous les moyens pour assurer leur réussite. L'envoyé spécial de l'ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, avait annoncé fin novembre dernier que la mission de l'ONU œuvre pour la tenue de ces élections avant fin septembre 2018. La mission de l'ONU en Libye avait signé le 6 décembre dernier un accord avec le Haut commissariat des élections pour lui apporter le soutien technique et logistique. Le HCR commence les premiers transferts de réfugiés vers l'Italie Le Haut Commissariat de l'Onu aux réfugiés (HCR) a commencé vendredi à transférer en Italie des migrants qui étaient détenus en Libye dans des conditions jugées inhumaines par les mouvements de défense des droits de l'homme. C'est la première fois que l'agence procède à de tels transferts. Elle estime que 18.000 personnes se trouvent dans des centres de détention de migrants gérés par le gouvernement libyen et compte en transférer 10.000 l'année prochaine. Un Hercules C-130 de l'armée italienne transportant un premier groupe de 110 femmes et enfants s'est posé dans la journée au sud de Rome. Une cinquantaine de personnes devaient arriver dans la soirée à bord d'un deuxième avion. "Nous espérons vraiment que d'autres pays vont suivre le même chemin", dit Vincent Cochetel, représentant spécial du HCR pour le centre de la Méditerranée, dans un communiqué. "Certaines des personnes évacuées ont terriblement souffert et ont été retenues captives dans des conditions inhumaines alors qu'elles se trouvaient en Libye. Cinq de ces femmes ont accouché en détention avec une assistance médicale très limitée", ajoute-t-il. Les réfugiés, qui viennent d'Ethiopie, d'Erythrée, de Somalie et du Yémen, seront pour la plupart hébergés par des organisations humanitaires qui dépendent de la Conférence épiscopale italienne, en attendant le traitement de leur demande d'asile. Sous la pression des mouvements qui l'accusent de favoriser la rétention des migrants en Libye, l'Italie a accepté d'ouvrir un corridor humanitaire. "Ce doit être un motif de fierté pour les Italiens", a déclaré le ministre de l'Intérieur Marco Minniti. "Ce n'est que le début. Nous allons continuer à essayer d'ouvrir ce corridor humanitaire", a-t-il ajouté.