Le développement de la pétrochimie par le groupe pétro-gazier public Sonatrach sera "un des fers de lance du développement économique du pays" a indiqué le P-dg du groupe, Abdelmoumen Ould Kaddour, jeudi à Hassi R'Mel. S'étant exprimé lors d'un point de presse tenu en marge d'une visite de travail à Hassi R'mel, M. Ould Kaddour a relevé que, dans ce sens, le groupe a "bien avancé" sur deux (2) ou trois (3) projets. "Avant la fin de l'année en cours, on signera au moins un gros contrat de pétrochimie. Si nous arrivons à le faire, il faudrait que l'ensemble des algériens en soient fières parce que c'est comme cela que nous arriverons à avoir une valeur ajoutée sur nos ressources naturelles", a déclaré M.Ould Kaddour à la presse. Le responsable a de même souligné qu'un plan de développement 2018-2022 de la Sonatrach est déjà défini, portant sur des investissements de l'ordre de 56 milliards de dollars. A cet effet, il a assuré que Sonatrach communiquera prochainement une date où les projets à mettre en œuvre et les changements à opérer dans l'activité du groupe, dans le cadre de ce plan de développement, seront présentés. En réponse à une question sur la part que prendront les entreprises nationales dans la mise en œuvre de ce plan de développement, le même responsable a déclaré qu'elle "est importante". "Chaque dinar que nous dépensons ici est un dinar que nous ne transférerons pas à l'étranger et une devise que nous conserverons", a-t-il ajouté à ce sujet. Il a d'ailleurs rappelé le projet portant raccordement de 50 puits producteurs sur les 154 existants du champ gazier de Tinhert (Illizi) à travers un réseau de collecte d'une longueur cumulée de 330 km, dont la réalisation a été accordée à des entreprises publiques nationales. En effet, en décembre dernier Sonatrach avait signé 5 contrats avec ENGTP, GCB, ENAC, Infratelle et Cosider canalisation pour la réalisation de ce projet. A ce propos, il a signifié que si le groupe avait lancé à la place un avis d'appel d'offres, des entreprises étrangères auraient pu décroché le marché en proposant une offre moins distante et alors, elles auraient été rémunérées en devises étrangères pour la réalisation de ce réseau de collecte. Par contre, a-t-il poursuivi, le projet tel qu'il a été décidé de le réaliser actuellement sera financé exclusivement en dinar en faisant en sorte que "la quantité de devises qui encore là servira à d'autres développements". == Des "progrès énormes" pour un si "jeune pays" == Par ailleurs, en rapport aux différents installations de Hassi R'Mel qu'il a visité en compagnie des cadres de la Sonatrach, des représentants des autorités locales et miltaires, le P-dg a salué les "progrès énormes" qu'enregistrent le groupe et les entreprises algériennes du secteur, alors que l'Algérie est encore un jeune pays. Il a également appelé durant sa visite l'ensemble des travailleurs à continuer à agir ensemble et avec la même dévotion pour le bien du groupe et du pays. Concernant le gazoduc GR5 qu'il avait inauguré en début de sa visite, M. Ould Kaddour a souligné qu'il a été réalisé entièrement par des entreprises algériènnes y compris le pipe, en ajoutant qu'il permettra au groupe d'atteindre 135 milliards de m3/an de production gazière au niveau national alors que les capacité de transport, sont, elles, de l'ordre de 95 milliards de m3/an. Cela permettra, selon lui, de répondre aux besoins locaux estimés à 45 milliards de m3 par an, ainsi que ceux des partenaires étrangers qui importent le reste. " Pour l'instant, nous arrivons à réponde aux besoins de nos partenaires étrangers", a-t-il soutenu. Le gazoduc GR5 transporte le gaz depuis Reggane vers la station de compression GR5 de Hassi R'Mel en passant par Krechba sur une distance de 765 Km, pour une capacité de 8,8 milliards m3/an. Il achemine ainsi le gaz depuis les champs du sud-ouest du pays à savoir de Reggane Nord ainsi que ceux de Timmimoun et Touat qui entreront en production dans les prochains jours. La réalisation du gazoduc GR5, qui a pris 36 mois, avait été confiée à des entreprises nationales en gré à gré, à savoir Cosider canalisation, l'Entreprise nationale de canalisations (ENAC), la Société nationale de génie civil et bâtiment (GCB) et l'Entreprise nationale des grands travaux pétroliers (ENGTP). D'un coût total de 87,69 milliards de DA, le projet avait été scindé en deux lot, de sorte que le premier comprenne la réalisation d'un gazoduc reliant entre Reggane et Krechba alors que le deuxième, un gazoduc reliant entre Krechba et Hassi R'Mel pour rejoindre la Station de Compression GR5. Pour rappel, la station de compression GR5 de Hassi R'Mel, inaugurée en juillet dernier, permet d'augmenter la pression du gaz collecté des champs à 70 bars, en vue de son acheminement vers le Centre national de dispatching de gaz (CNDG). D'autre part, le responsable a visité la Station de compression GR5 en cours de réalisation et dont la livraison est programmée pour juin 2018 alors que son état d'avancement actuel a dépassé les 97%. Il a de même visité le site de la station de Boosting phase III de Hassi R'Mel, qui consiste en l'installation de compresseurs en vue de maintenir la pression du champ à un certain niveau et accompagner la déplétion naturelle du gisement. "Il s'agit d'un méga-projet qui tourne autours de 2 milliards de dollars. C'est un investissement énorme que le pays fait et il faudrait qu'on le réalise dans les délais" en vue de ne pas entraver la production du champs de Hassi R'mel, a signifié M. Ould Kaddour. Selon lui, il s'agit d'une "installation très lourde" dans laquelle participent certaines entreprises nationales et le partenaire étranger JGC (japonais). "Du point de vue réalisation, nous continuons à faire notre travail qui consiste à cibler des objectifs et à essayer de les réaliser dans les délais nécessaires", a t-il déclaré.