Le Gouverneur de la Banque d'Algérie (BA) Mohamed Loukal a mis en garde, lundi devant l'Assemblée populaire nationale (APN), contre la baisse de la résilience de l'économie nationale face aux chocs externes. "La forte baisse des réserves de change observée en 2017 réduit la marge de résilience face aux chocs externes", a-t-il averti en présentant aux députés le rapport sur l'évolution économique et monétaire de l'Algérie en 2016 et 2017. Cela "rend nécessaire une consolidation des efforts pour accroître l'offre locale de marchandises afin d'assurer la soutenabilité de la balance des paiements à moyen terme et freiner l'érosion des réserves de changes" , a-t-il préconisé. Les réserves de changes du pays ont reculé de 16,8 milliards (mds) de dollars en 2017 passant de 114,1 mds de dollars à fin 2016 à 97,3 mds de dollars à fin 2017. Le prix moyen du baril de pétrole algérien est passé de 45 dollars en 2016 à 53,97 dollars en 2017. Revenant sur les efforts consentis par la BA ainsi que par les banques de la place pour renforcer le financement de l'économie nationale, M. Loukal a noté que les crédits à l'économie ont progressé de 12,3% en 2017 par rapport à 2016, passant à 8.883 milliards de DA. Par ailleurs, la masse monétaire circulant hors circuit bancaire a reculé en 2017 par rapport à 2016. "La monnaie fiduciaire en circulation est estimée à environ 4.780 mds de DA dont 1.500 mds de DA à 2.000 mds de DA représentent l'argent thésaurisé des agents économiques",a-t-il précisé. "Cela montre clairement la nécessité que les banques commerciales introduisent la collecte de ces ressources considérables circulant hors les banques comme étant une priorité", a-t-il encore préconisé. Et en dépit d'un recul de 8% des dépôts du secteur des hydrocarbures, les dépôts bancaires ont progressé dans l'ensemble en 2017 pour se situer à 9.602 mds de DA, selon M. Loukal. Quant à la liquidité bancaire, qui a reculé de 821 mds de DA à fin 2016 à 512 mds de DA à la fin septembre 2017, elle a augmenté durant le dernier trimestre de l'année pour atteindre 1.400 mds de DA à fin 2017. Revenant sur l'inflation, qui a atteint 5,6% en 2017, contre 6,4% en 2016 et 4,8% en 2015, il a imputé cette progression de l'inflation à "la faiblesse de la concurrence, de l'organisation et du contrôle au niveau de plusieurs marchés de biens et de services dont certains sont marqués par des situations de monopoles" .