Synthèse réaliséE par : Saïd B. Le Gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal, a indiqué que le taux de change de la monnaie nationale a reculé de 15,36 % par rapport à la monnaie européenne (euro) en 2017 contre une croissance de 0,59% en 2016. Lors de son intervention devant l'Assemblée populaire nationale, le Gouverneur de la Banque d'Algérie a bien expliqué qu' "En réalité, ce n'est pas la valeur du dinar qui a baissé mais c'est l'euro qui a fortement progressé face au dollar en 2017". M. Loukal ajoute quelques détails en précisant qu'en 2017, la masse monétaire est restée quasi-stable avant d'ajouter que les baisses du taux de change du dinar constatées depuis juillet 2017 ont eu un impact marginal sur l'inflation puisque les importations ne représentent que 25% dans le calcul de son taux alors que l'inflation dans les pays partenaires a été beaucoup plus faible qu'en Algérie. Quant à la hausse de la TVA, introduite en 2017, elle a été trop modeste pour influer sur l'inflation, a-t-il noté. Il est vrai qu'après une certaine stabilité du taux de change du dinar par rapport à l'euro et au dollar durant les neuf premiers mois de 2017, ce taux de change a reculé de 4,74% face au dollar et de 7,69% face à l'euro entre juin et septembre 2017. D'autre part et abordant les réserves de change de l'Algérie, le Gouverneur de la Banque d'Algérie a annoncé qu'elles sont établies à 97,3 milliards de dollars à la fin décembre 2017. Les réserves de change étaient à 114,1 milliards de dollars à la fin décembre 2016, ce qui donne une baisse du matelas de devises de l'ordre de 16,8 milliards de dollars (mds usd) entre fin décembre 2016 et fin décembre 2017. Là, il est utile de rappeler que le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, avait indiqué en octobre dernier que les réserves de change devraient s'établir à 85,2 mds usd à fin 2018 (l'équivalent de 18,8 mois d'importations), et à 79,7 mds usd en 2019 (18,4 mois d'importations) avant d'atteindre 76,2 mds usd en 2020 (17,8 mois d'importations). Lors de la présentation en plénière de la situation financière et économique du pays devant l'Assemblée populaire nationale, M. Loukal a noté donc que les réserves de change qui ont reculé de 16,8 milliards (mds) de dollars en 2017 passant de 114,1 mds de dollars à fin 2016 à 97,3 mds de dollars à fin 2017, avant d'expliquer que cette baisse trouve son explication dans la "baisse effective de la balance des paiements" mais aussi par "les variations des taux de change du dollar et de l'euro". Pour lui, cette baisse des réserves "réduit la marge de résistance aux chocs externes et rend nécessaire une consolidation des efforts pour accroître l'offre locale", a-t-il averti.
Les crédits à l'économie en hausse Par ailleurs, le Gouverneur de la Banque d'Algérie a indiqué que les crédits à l'économie ont progressé de 12,3 % en 2017 par rapport à 2016, passant à 8.883 milliards de DA. Ce qui représente une hausse de 973 milliards (mds) de DA par rapport à l'encours des crédits à fin 2016, a-t-il précisé lors de la présentation du rapport sur les évolutions financières et monétaires en 2016 et en 2017. Les crédits accordés au secteur public ont représenté 48,6% du total des crédits accordés avec un encours de 4.237,4 mds de DA (+7,22%) tandis que 51,4% de ces crédits ont été alloués au secteur privé (4.426,3 mds de DA, +11,86%) et dont 7,4% accordés aux ménages. Il a noté que 74,5% des crédits accordés sont des crédits à moyen ou à long terme. De là à évoquer la liquidité bancaire, le pas est bien franchi par M. Loukal qui indique que le niveau de la liquidité bancaire, qui a reculé de 821 mds de DA à fin 2016 et à 512 mds de DA à la fin septembre 2017. Il n'a pas non plus hésité à souligner que cette liquidité a augmenté durant le dernier trimestre de l'année pour atteindre 1.400 mds de DA à fin 2017. Dans la foulée, le Gouverneur de la Banque d'Algérie a rappelé que le prix moyen du baril de pétrole algérien est passé de 45 dollars en 2016 à 53,97 dollars en 2017. L'année 2017 a été également marquée par le retour des opérations de refinancement des banques par la BA, c'est-à-dire les opérations de réescompte et de l'open-market. Evoquant l'inflation, M. Loukal a annoncé qu'elle a atteint 5,6% en 2017, contre 6,4% en 2016 et 4,8% en 2015. Il a imputé cette progression de l'inflation à "la faiblesse de la concurrence, de l'organisation et du contrôle au niveau de plusieurs marchés de biens et de services dont certains sont marqués par des situations de monopoles". Car pour lui, tous les déterminants classiques du taux d'inflation ne peuvent expliquer la hausse de l'inflation enregistrée durant l'année écoulée. Evoquant la structure du réseau bancaire, il a indiqué qu'en 2017, 35 nouvelles agences bancaires ont été agréées. En 2016, le FRR (Fonds de Régulations des Recettes) avait atteint son seuil légal de 740 mds de DA pour être "complètement vidé en 2017" , a par ailleurs tenu à rappeler M. Loukal.
Croissance de l'économie nationale Le Gouverneur de la Banque d'Algérie a annoncé également lors d'une séance plénière à l'APN présidée par Said Bouhadja, président de l'Assemblée, consacrée à la présentation du rapport des évolutions financières et monétaires en 2016 et en 2017, que l'économie algérienne a réalisé une croissance de 2,2% en 2017 (contre 3,3% en 2016) en dépit d'un recul important de la cadence de croissance du secteur des hydrocarbures. "Nous avons enregistré une croissance économique de 2,2% en 2017 en dépit d'un fort recul de la cadence de croissance des hydrocarbures", a-t-il précisé. Le déficit global de la balance des paiements a été quant à lui de 23,3 milliards de dollars (mds usd) en 2017 contre 26,3 mds usd en 2016, selon lui. Les exportations des hydrocarbures ont reculé en volume après une hausse de 10,8% en 2016 alors que leur valeur a progressé à 31,6 mds usd à la fin 2017 contre 27,9 mds usd en 2016. Les exportations hors hydrocarbures ont, de leur côté, reculé à 1,3 md usd contre 1,4 md usd en 2016. Le total des exportations a ainsi atteint 32,9 mds usd en 2017 contre 29,3 mds usd en 2016. Les importations ont de leur côté poursuivi leur baisse passant à 48,7 mds usd en 2017 contre 49,7 mds usd en 2016. A la fin septembre 2017, les recettes budgétaires effectives ont été de 4.740 milliards de DA contre 3.606 mds de DA en septembre 2016, soit une hausse de 21,5%. Les dépenses budgétaires sont restées quasi-stables à 5.535 mds de DA à septembre 2017. Ainsi, le déficit budgétaire a fortement reculé à 795 mds de DA durant les premiers mois de 2017 contre un déficit budgétaire de 1.567 mds de DA à la même période en 2016, a conclu le Gouverneur de la Banque Algérienne, M. Mohamed Loukal.
Mise en garde face aux chocs externes Le Gouverneur a par ailleurs mis en garde, contre la baisse de la résilience de l'économie nationale face aux chocs externes. "La forte baisse des réserves de change observée en 2017 réduit la marge de résilience face aux chocs externes", a-t-il averti en présentant aux députés le rapport sur l'évolution économique et monétaire de l'Algérie en 2016 et 2017. Cela "rend nécessaire une consolidation des efforts pour accroître l'offre locale de marchandises afin d'assurer la soutenabilité de la balance des paiements à moyen terme et freiner l'érosion des réserves de change", a-t-il préconisé. Les réserves de change du pays ont reculé de 16,8 milliards (mds) de dollars en 2017 passant de 114,1 mds de dollars à fin 2016 à 97,3 mds de dollars à fin 2017. Loukal a expliqué cette baisse par à une baisse effective de la balance des paiements mais aussi par "les variations des taux de change du dollar et de l'euro". Il a fait savoir que le taux de change de la monnaie nationale a reculé de 15,36% par rapport à la monnaie européenne en 2017 contre une croissance de 0,59% en 2016. "En réalité, ce n'est pas la valeur du dinar qui a baissé mais c'est l'euro qui a fortement progressé face au dollar en 2017 ", a-t-il expliqué aux députés. L'année 2017 a enregistré une croissance économique de 2,2% en 2017 (contre 3,3% en 2016) en dépit d'un recul important de la cadence de croissance du secteur des hydrocarbures. Le déficit global de la balance des paiements a été quant à lui de 23,3 mds usd en 2017 contre 26,3 mds usd en 2016. Le prix moyen du baril de pétrole algérien est passé de 45 dollars en 2016 à 53,97 dollars en 2017. Revenant sur les efforts consentis par la BA ainsi que par les banques de la place pour renforcer le financement de l'économie nationale, M. Loukal a noté que les crédits à l'économie ont progressé de 12,3% en 2017 par rapport à 2016, passant à 8.883 milliards de DA. Par ailleurs, la masse monétaire circulant hors circuit bancaire a reculé en 2017 par rapport à 2016. "La monnaie fiduciaire en circulation est estimée à environ 4.780 mds de DA dont 1.500 mds de DA à 2.000 mds de DA représentent l'argent thésaurisé des agents économiques", a-t-il précisé. "Cela montre clairement la nécessité que les banques commerciales introduisent la collecte de ces ressources considérables circulant hors les banques comme étant une priorité", a-t-il encore préconisé. Il a avancé, à ce propos, que la monnaie circulant hors circuit bancaire a reculé de 105 mds de DA en décembre 2017, à titre d'exemple, et ce, grâce à l'application d'une directive de la BA concernant la domiciliation des importations destinées à la revente en l'état. Cet argent bancarisé en un mois (105 mds DA) a permis, à lui seul, de faire augmenter les ressources bancaires de 172 mds de DA en décembre 2017, s'est-il réjoui. Ainsi, le montant de la monnaie fiduciaire a baissé à 4.675 mds de DA à fin 2017 contre 4.780 mds de DA à fin septembre 2016. Et en dépit d'un recul de 8% des dépôts du secteur des hydrocarbures, les dépôts bancaires ont progressé dans l'ensemble en 2017 pour se situer à 9.602 mds de DA, selon M. Loukal. Quant à la liquidité bancaire, qui a reculé de 821 mds de DA à fin 2016 à 512 mds de DA à la fin septembre 2017, elle a augmenté durant le dernier trimestre de l'année pour atteindre 1.400 mds de DA à fin 2017. Revenant sur l'inflation, qui a atteint 5,6% en 2017, contre 6,4% en 2016 et 4,8% en 2015, il a imputé cette progression de l'inflation à "la faiblesse de la concurrence, de l'organisation et du contrôle au niveau de plusieurs marchés de biens et de services dont certains sont marqués par des situations de monopole". "Cela montre clairement la nécessité que les banques commerciales introduisent la collecte de ces ressources considérables circulant hors les banques comme étant une priorité", a-t-il préconisé.