L'Algérie est appelée à dépasser la phase expérimentale et s'engager véritablement dans le développement des énergies nouvelles et renouvelables (EnR), tout en impliquant les secteurs de l'industrie, des transports et de l'habitat dans la promotion de ces énergies vertes, a indiqué mardi à Alger, la directrice de recherche auprès du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER), Nachida Kasbadji Marzouk. Selon Mme Kasbadji Marzouk, qui intervenait lors d'une conférence sur la situation actuelle du marché national et les perspectives d'évolution des énergies renouvelables en Algérie, organisée dans le cadre du Salon de l'électricité et des énergies renouvelables, l'Algérie accuse un énorme retard dans le domaine des EnR, et ce, en dépit du lancement d'un programme dédié à leur développement. L'Algérie est classée aujourd'hui à la 18ème place à l'échelle africaine en matière de capacités installées, a fait savoir la même responsable. Selon la conférencière, le pays a mis en place une panoplie de lois et textes réglementaires devant régir ce secteur, sans pour autant arriver à avancer dans ce domaine. Ainsi, pour rattraper le retard accusé, l'Algérie est appelée à dépasser la phase expérimentale et s'engager véritablement dans le développement des EnR , a-t-elle recommandé. Il est également question, selon elle, d'impliquer les secteurs de l'industrie, des transports et de l'habitat dans la promotion de ces énergies vertes, et ce, en lançant des investissements devant tenir compte cet aspect. Le programme de la promotion de l'efficacité énergétique consiste, principalement, en l'amélioration de l'isolation thermique des bâtiments, le développement du chauffe-eau solaire, la généralisation de l'utilisation des lampes à basse consommation, la substitution de la totalité du parc de lampes à mercure par des lampes à sodium, la promotion du GPL/c et du GN/c, la promotion de la cogénération, la réalisation de projets de climatisation au solaire et le dessalement des eaux saumâtres. Les pouvoirs publics se sont fixés comme objectif de réaliser un gain financier de 42 milliards de dollars à l`horizon 2030 à travers la réduction de 9% de la consommation d`énergie à la faveur de la mise en œuvre d'un programme national de développement de l`efficacité énergétique. La mise en œuvre de ce programme devrait conduire notamment à l`isolation thermique de 100.000 logements par an ainsi qu`à la conversion au GPL de plus d`un (1) million de véhicules particuliers et de plus de 20.000 autobus, en même temps que seront créés plus de 180.000 emplois. Pour ce qui est du programme de développement des énergies renouvelables, il devra permettre au pays de faire passer la capacité de production électrique à partir des énergies renouvelables à 22.000 MW d'ici 2030, soit 27% du bouquet énergétique, contre une contribution actuellement de l'ordre de 2%.