Devenue vers 1517 le premier caïdat turc de la région d'Alger, Miliana (Aïn Defla) qui, à l'instar de nombre de villes du Maghreb de l'époque a connu plusieurs conquêtes, compte de nombreux monuments attestant de la gouvernance ottomane. Bâtie à 740 mètres d'altitude sur une plate-forme rocheuse aux contours abrupts en saillie sur le penchant méridional du mont Zaccar qui la couvre entièrement au Nord, Miliana a, de tout temps, attiré en raison notamment de sa position géostratégique. Cet atout incita Aroudj Barberousse à y installer alors les tribus Makhzen afin de mieux contrôler la région et, partant, étendre la présence turque vers d'autres villes du pays, notamment celles de l'Ouest, affirment des historiens. Dar El Khilafa, un signe avant-coureur du passage des Turcs Pour l'archéologue et ex-directeur de la Manufacture d'armes de Miliana, Abbas Kébir Benyoucef, Dar El Khilafa, plus connu sous l'appellation de Dar El Emir, constitue, de par sa conception, l'un des signes les plus importants attestant du passage des Turcs dans la ville. L'entrée principale de l'édifice débouche sur un grand patio bordé de galeries munies d'arcades et fleuri d'un noyer, d'un oranger et d'un plant de jasmin. Classé patrimoine national en 1978, ce monument, considéré en tant que complexe cultuel, connait à l'heure actuelle une opération de rénovation et de réhabilitation. L'horloge El batha, dénommée de la sorte car construite à la place du minaret d'une ancienne mosquée dont elle porte le nom, témoigne également du passage des Turcs dans la ville. Le même constat est susceptible d'être fait s'agissant des remparts de la ville construits en vue d'assurer la défense de la ville contre tout éventuel assaillant. Les Turcs avaient recouru aux pierres de ces forteresses pour bâtir deux enceintes, la première, fortifiée, entourait la Casbah sur le côté sud-est de la ville au moment où la seconde ceinturait la ville turque sur les côtés nord et est. "Il est on ne peut plus logique que le dominateur aspire à instaurer ses habitudes notamment en matière de construction", a observé M.Yakhlaf en guise de conclusion.