Zucchabar, garnison romaine fondée vers l?an 25 av. J.-C. par l?empereur Auguste sur les pentes abruptes du mont Transcellens (Zaccar), surplombe la vallée du Chélif. Elle devient l?une des plus importantes cités de la province de Mauretanie césarienne. Au Xe siècle, Bolokain Ibn Ziri Essanhadji construisit la ville musulmane appelée désormais Miliana sur l?emplacement de l?antique Zucchabar. Toutefois, il ne reste plus de ruines d?édifices anciens à Miliana. Les quelques monuments qui subsistent de nos jours sont, pour la plupart, datés du XVIIIe et XIXe siècles. Mosquée de Sidi Ahmed Benyoucef Ce monument, fierté des Milianais, est attribué au saint Abu El-Abbas Ahmed Benyoucef Errachidi, grande figure mystique né à Qalaâ des Beni Rached non loin de Mascara au milieu du XVe siècle. Mort en 1526, il fut inhumé à Miliana, et en 1774, Mohamed El-Kebir, bey d?Oran, finança l?érection du sanctuaire. La légende raconte, mais des écrits l?attestent, qu?avant de mourir le saint Sidi Ahmed Benyoucef avait demandé à son entourage de déposer sa dépouille sur le dos de sa jument et de l?enterrer à l?endroit où s?arrêtera l?animal. Ce qui fut fait. Quelques heures seulement après, la jument rendit son dernier souffle et elle fut enterrée auprès de son maître. Pour rappel, ce monument, classé depuis 1978, a fait l?objet d?une opération d?aménagement consistant en un revêtement du patio-galerie. Le minaret El-Batha Ce minaret faisait partie d?une ancienne mosquée turque dite djemaâ El-Turk ou djemaâ El-Batha. Elle fut détruite vers 1844 pour laisser place au nouveau tracé de la ville. L?endroit où elle fut construite fut transformé en place publique (place Royale) et son minaret en horloge. Manufacture d?armes de l?émir Abdelkader Elle est située en contrebas des vieux remparts dans la banlieue Est de la ville. Cette usine a été édifiée par l?émir vers 1839. On y fabriquait des baïonnettes et des affûts de canons. Elle était dirigée par Alquier Cazes, un minéralogiste français déserteur de l?armée française. Malheureu-sement, ce monument, dont quelques pans de façades extérieures subsistent encore, ne cesse de subir des dégradations en raison de son abandon. Par ailleurs, on peut constater la présence dans son enceinte de constructions illicites. Musée Emir Abdelkader Un lieu hautement historique, cette bâtisse, datant de l?époque turque, appelée Dar El-Bey, a servi à l?émir de siège pour son califat de 1835 à 1840. Après avoir subi des travaux de restauration, elle a été aménagée en musée abritant des salles d?exposition sur l?archéologie romaine, ethnographique et des manuscrits sur la résistance populaire. En outre, il y a lieu de signaler qu?une deuxième annexe du musée, récemment restaurée, est réservée à l?histoire contemporaine (mines du Zaccar, guerre de Libération nationale). Les remparts D?après certaines sources, ces remparts seraient d?origine antique, ils ont subi de nombreuses transformations notamment en raison de l?extension de la ville coloniale. A ce propos, on notera que l'enceinte fut complètement reconstruite dès 1843. Elle fut fortifiée de 17 bastions et percée de trois portes principales : porte du Zaccar, porte de Boutane et porte du Chélif. Actuellement, il n?en subsiste que les parties de l?enceinte sud, sud-est et sud-ouest, le reste étant détruit depuis l?époque coloniale.