Le ministre de la Communication, Djamel Kaouane, a affirmé, mardi à Alger, que l'arrêté ministériel relatif à la candidature pour l'octroi de l'autorisation de création d'un service de communication audiovisuelle thématique, a été retiré, certaines de ses dispositions n'étant pas parvenues à maturité. Le ministre a indiqué, lors de son passage devant la Commission de la culture, de la communication et du tourisme de l'Assemblée populaire nationale (APN), que son département avait décidé de retirer l'arrêté ministériel du 03 juillet 2017 relatif à la candidature pour l'octroi de l'autorisation de création d'un service de communication audiovisuelle thématique, dans le but de "revoir certaines de ses dispositions qui ne sont pas parvenues, a-t-il dit, à maturité". L'ouverture du champ audiovisuel à l'investissement privé algérien est devenu aujourd'hui "une réalité palpable", a affirmé le ministre, relevant que le président de la République a été le premier à concevoir un champ audiovisuel "diversifié et riche reflétant la richesse des composantes de notre glorieuse Nation". Dans ce contexte, plusieurs textes législatifs et réglementaires encadrant l'activité audiovisuelle ont été promulgués, dont la loi relative à cette activité qui a été suivi par la promulgation de trois décrets exécutifs relatifs aux conditions et modalités de mise en oeuvre de l'appel à candidature pour l'octroi de l'autorisation de création d'un service de communication audiovisuelle thématique, les modalités de versement de la contrepartie financière liée à l'autorisation et les règles imposables à tout service de diffusion télévisuelle ou de diffusion sonore, a ajouté M. Kaouane. Le ministre a mis l'accent, à ce propos, sur le rôle des entreprises publiques du secteur de la communication dans la prise en charge et l'amélioration du service public, notamment "dans le cadre de la concurrence féroce que connait le secteur de l'audiovisuel depuis son ouverture à l'investissement privé algérien". Ces entreprises ont bénéficié d'une augmentation "importante" des subventions accordées par l'Etat, ce qui leur a permis "de moderniser leurs méthodes de gestion à travers notamment la formation de leurs personnels ", poursuit M. Kaouane. La période d'aisance qu'a connue l'Algérie durant près de 15 ans a permis au ministère de la Communication de procéder à une modernisation "quasi-totale" des médias, en dotant ses institutions des dernières technologies numérique liées à la diffusion radio-télévisuelle et à la production audio-visuelle outre l'amélioration de la couverture des régions frontalières notamment au sud ainsi que le lancement d'une opération d'envergure internationale en 2015 à savoir la réalisation de deux centres de diffusion radio en ondes courtes "en réponse à une demande urgente pour la couverture de notre périmètre vers la région Sahel", a-t-il dit. La publicité publique dans les journaux nationaux a reculé de 60% en raison de la crise économique qui secoue le pays, a fait savoir le ministre en réponse aux questions des membres de la commission, indiquant que l'Etat ne peut plus soutenir la presse écrite au même rythme. Tous les journaux vivent grâce au soutien de l'Etat, sans lequel, ils disparaissent tous", a-t-il souligné, ajoutant que c'est l'Etat qui a créé et soutenu, au début des années 90, tous les premiers journaux privés, mais après l'augmentation du nombre de journaux "le soutien de l'Etat à la presse écrite ne peut se poursuivre avec le même rythme". Kaouane a appelé tous les journaux à trouver des moyens plus efficaces pour définir leur modèle d'investissement, rappelant que l'Agence nationale d'édition et de publicité (ANEP) a accompli son rôle "dans un cadre légal". Concernant une question sur le rôle de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV) à la lumière des dépassements enregistrés à travers les chaines de télévision privées, le premier responsable du secteur a affirmé qu'il s'agit d'une instance indépendante et le ministère n'est pas habilité à intervenir dans son travail". Questionné en aparté sur le fameux projet de loi sur la publicité qui revient souvent dans les propos des journalistes, Kaouane a tenu à préciser que "toute la priorité dans les actions que nous menons va au processus d'installation de l'ARPE, à la question de l'accès à l'information et au soutien que nous pouvons apporter à la presse et aux journalistes. J'ai souvent été interrogé sur cela, et j'ai toujours dit qu'il n'a jamais été question, au sein de notre Gouvernement, d'un quelconque projet sur la publicité".