L'avocat du Front Polisario, Me Gilles Devers, a exhorté jeudi à Bruxelles les armateurs européens à "engager des discussions directes" avec le représentant légitime du peuple sahraoui pour obtenir les autorisations nécessaires à la poursuite de leur activité de pêche dans les eaux du Sahara occidental. "On refuse le chantage à la faillite des 40 armateurs, mais s'ils veulent continuer à pêcher, ils n'ont qu'à s'adresser au Front Polisario pour obtenir le droit", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse commune avec le représentant du Front Polisario en Belgique, Abba Malainin, après l'arrêt de la Cour européenne de justice (CJUE) qui a conclu que l'accord de pêche UE-Maroc n'est pas applicable au Sahara occidental et à ses eaux adjacentes. Me Devers a annoncé, par ailleurs, des rencontres prochaines avec des parlementaires européens, notamment avec la Commission pêche au Parlement européen afin d'éclairer les eurodéputés sur le plan juridique. "Aujourd'hui, pour les parlementaires la question ne concerne plus que les Sahraouis et les Marocains. Il s'agit d'une question d'application du droit européen. La Cour a délimité le champ d'application de l'accord, il faut le respecter", a-t-il ajouté. De son côté, Abba Malainin a salué l'arrêt de la CJUE, exhortons l'UE et ses Etats membres à respecter l'arrêt de la Cour et à engager des discussions directes avec le Front Polisario pour obtenir les autorisations de pêcher dans les eaux sahraouies. "La décision de la CJUE constitue une victoire pour le peuple du Sahara occidental qui lutte pour son indépendance et pour le recouvrement de la souveraineté sur ses ressources naturelles", a-t-il affirmé.