"Nous réalisons actuellement quinze nouveaux forages à Alger et Tipaza pour pouvoir sécuriser la distribution et assurer une alimentation en eau potable en H24 au profit des citoyens, surtout durant la saison estivale où la demande sur l'eau augmente considérablement", a expliqué M. Bounouh à l'APS en marge d'une journée technique sur la mobilisation de la ressource souterraine pour la sécurisation de l'alimentation en eau potable. Précisant que la réalisation de ces forages est confiée à l'Entreprise de réalisation de forages hydraulique et travaux électromécaniques (FORMHYD), avec un coût avoisinant les 600 millions de dinars, M. Bounouh a ajouté que l'apport supplémentaire en eau potable de ces projets qui devraient être réceptionnés avant juin prochain serait de 35.000 M3 par jour (M3/j). Selon lui, la SEEAL mobilise au quotidien 1,1 million M3/j pour pouvoir satisfaire la demande de sa clientèle, dont 250.000 M3/j proviennent des eaux souterraines, 200.000 M3/j de la station de dessalement d'eau d'El Hamma, tandis que les barrages assurent le reste des quantités. Affirmant que la SEEAL dispose actuellement de 221 forages en exploitation sur Alger et 133 forages opérationnelles dans la wilaya de Tipaza, le responsable a indiqué que l'objectif de la société est d'atteindre une production de l'eau de 280.000 M3/j à partir des ressources souterraines avant le début de la saison estivale prochaine et 300.000 M3/j avant la fin de l'année en cours. Interrogé sur le taux de pertes des eaux, M. Bounouh a avancé que les fuites et les branchements illicites représentaient 40% de la production globale de la société, assurant qu'un programme de réhabilitation des conduites vétustes, ainsi que la géolocalisation des clients non facturés a déjà été lancé pour réduire ce taux. Par ailleurs, lors de cette journée technique, les conférenciers ont mis l'accent sur les périodes de stress hydrique où la demande en eau dépasse la quantité disponible ou lorsque sa mauvaise qualité en limite l'usage, notamment en période estivale, en raison de la baisse des niveaux de barrages, l'assèchement de rivières, la surexploitation des ressources souterraines, ce qui impacte négativement l'approvisionnement en eau. D'ailleurs, le déficit pluviométrique a impacté la piézométrie des nappes phréatiques selon les chiffres avancés lors de cette journée technique, affichant une moyenne de précipitation de 370 mm/an en 2017, contre une moyenne de 620 mm/an de 2005 à 2016 avec des pics de 852 mm/an et 881 mm/an respectivement en 2012 et 2013. A cet effet, l'augmentation progressive récente des prélèvements d'eau souterraine, afin de conforter la mobilisation en été, conjuguée à la faible pluviométrie, a eu un impact défavorable sur la piézométrie des nappes, d'où l'impératif d'optimiser, en concertation avec les différentes parties concernées, la politique de gestion préventive des nappes phréatiques, afin d'assurer sa préservation et sa pérennisation à moyen-long termes, ont-ils avisé. Placée sous le thème : mobilisation de la ressource souterraine : un enjeu strategique pour la sécurisation de l'alimentation en eau potable sur Alger et Tipasa, cette journée technique a été organisée par la SEAAL en marge de la tenue de la 14ème édition du Salon international des équipements, des technologies et des services de l'eau (SIEE-Pollutec) qui s'étalera jusqu'au 15 mars au Palais des expositions à Alger. La Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (SEAAL), est une Société publique par actions, détenue à 70% par l'Algérienne des eaux (ADE) et à 30% par l'Office national de l'assainissement (ONA), née en 2006 de la volonté des pouvoirs publics d'améliorer rapidement la qualité et le cadre de vie des citoyens, en particulier dans la Capitale.