L'Iran a averti, lundi, qu'un éventuel retrait des Etats-Unis de l'accord international sur le nucléaire iranien serait très douloureux et difficile et qu'ils pourront le regretter, suscitant l'inquiétude des grandes puissances à quelques jours d'une décision finale de Washington. Après la menace du président américain, Donald Trump, de sortir de l'accord international, l'Iran par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Bahram Qasemi, a affirmé que les Etats-Unis devraient payer un "lourd tribut" qu'ils pourront "regretter" s'ils se retirent, soulignant que l'accord pourrait être un "nouveau point qui représente l'image claire et réelle des Etats-Unis". Le président iranien Hassan Rohani, a également déclaré la veille, que "si les Etats-Unis quittent l'accord nucléaire, vous verrez bientôt qu'ils le regretteront comme jamais dans l'Histoire", en réponse aux menaces de son homologue américain de s'en retirer le 12 mai si l'accord en question ne sera pas "révisé". L'accord sur le nucléaire iranien a été conclu en juillet 2015 à Vienne entre Téhéran et le Groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne), avant l'arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump. De son côté, le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, s'est dit dimanche inquiet des "changements substantiels" dans la relation transatlantique en raison des tensions entre les Européens et le président américain, mettant en garde contre l'éventuel retrait américain de l'accord nucléaire de 2015 signé par les grandes puissances et l'Iran. "C'était une phrase importante car il ne faut pas oublier ce qui pourrait se produire si cette accord périclitait et si le Moyen-Orient commençait à réarmer", a affirmé M. Steinmeier, estimant que la région ne pourrait "pas supporter un autre conflit". Plus tôt, les présidents russe Vladimir Poutine et français Emmanuel Macron se sont prononcés en faveur du maintien et de la stricte application" de l'accord de 2015. M. Macron avait convenu avec M. Trump de renégocier un nouvel accord avec Téhéran "plus global" tenant compte de "la situation au Proche Orient et devant limiter les activités nucléaires et balistiques de l'Iran". Cet ultimatum a également entrainé la mobilisation des diplomates américains qui avaient forgé cet accord. Ces derniers se sont multipliés dans les médias pour mettre en garde contre les risques pour les Etats-Unis s'une sortie qui placerait en porte-à-faux avec leurs alliés européens. Dimanche, le président de la Commission des forces armées de la Chambre des représentants, a invité le président Trump, à "repousser sa décision", affirmant qu'il "faut avoir une idée claire des étapes suivantes si on se retire". L'élu souhaite donner plus de temps aux trois signataires européens pour prendre en compte une série de préoccupations américaines, notamment celles concernant la période qui s'ouvrira après l'expiration de l'accord, en 2025.