L'universitaire français Olivier Le Cour Grandmaison a estimé que l'ensemble des crimes coloniaux, commis par la France, doivent être qualifiés "comme ils devraient l'être", affirmant que la déclaration du président Emmanuel Macron sur l'affaire Maurice Audin est un "immense pas". "Si la déclaration d'Emmanuel Macron, au sujet de l'arrestation, de la torture et de la disparition de Maurice Audin, est un immense pas pour la famille, et pour toutes celles et tous ceux qui, depuis cet événement, se sont mobilisés pour que le crime perpétré ce jour-là soit enfin reconnu par les plus hautes autorités de l'Etat, beaucoup d'autres devront être effectués pour que l'ensemble des crimes coloniaux soient qualifiés comme ils devraient l'être", a-t-il précisé dans entretien à l'APS à quelques jours de la déclaration du président français. Pour Olivier Le Cour Grandmaison, comparativement à d'autres pays comme les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, la législation française sur l'accès aux archives est "une des plus restrictives et que beaucoup, par le passé, se sont vus refuser l'accès à certaines archives", mettant en valeur, dans ce cadre, le travail du regretté Jean-Luc Einaudi sur les massacres du 17 octobre 1961. Il a annoncé à cet effet que, dans moins d'un mois, le collectif pour la reconnaissance des massacres du 17 octobre à Paris et sa banlieue se réunira, comme tous les ans, sur le Pont Saint-Michel pour "exiger la reconnaissance de ce crime comme crime d'Etat et l'ouverture de toutes les archives". "Le président de la République laisse croire qu'il est disposé à solder les comptes du passé criminel de la France en Algérie, qu'il le prouve en faisant enfin une déclaration précise et circonstanciée sur ce qui s'est déroulé à Paris et en banlieue parisienne où les arrestations arbitraires, la torture et les disparitions forcées ont également été employées par des policiers et des harkis agissant sous les ordres du préfet de police de l'époque, Maurice Papon", a-t-il conclu.