De nombreux opérateurs économiques algériens et mauritaniens traversent le Sahara, supportant les aléas et les peines de la route, en vue de consolider les liens économiques entre les deux pays, contribuant ainsi à la redynamisation du marché mauritanien en y introduisant plusieurs produits algériens de qualité, fort demandés dans ce pays. A 75 km du chef-lieu de la wilaya de Tindouf, les chemins accidentés de la route menant vers Nouakchott via le poste frontalier Mustapha Ben Boulaid, rendent pénible le voyage des caravanes commerciales entre les deux pays, affirment les premiers arrivants de la caravane "Ponts de fraternité", venus d'Algérie la semaine dernière. Rabah, conducteur de l'un des camions composant cette caravane, a dit que cette route constituait un véritable défi pour les opérateurs économiques, et nécessitait son aménagement et son entretien par les deux pays. Pour traverser cette route, il est impératif de recourir à un guide expérimenté pour éviter les tempêtes de sables, notamment en raison de l'absence d'éléments de signalisation et de signalétiques. Approchés par l'APS, des passagers ont formé le vœu que cette route soit aménagée, de façon à éviter que les repères et les panneaux de signalisation ne soient couverts et cachés par le sable, outre le fait qu'un tronçon de 800 km de cette route n'est pas goudronné. Cette route nécessite de nombreuses structures d'importance majeure pour les voyageurs, à l'instar des stations de services et des aires de repos, très rares sur cette voie, une situation qui contraint les voyageurs à s'approvisionner en carburants et en denrées alimentaires en Algérie. Souvent les voyageurs sur cette route font face à de rudes conditions météorologiques (tempêtes de sables), qui freinent leur avancée et épuisent leurs provisions avant même leur arrivée à destination. Selon M. Mohamed Hassan, un mauritanien titulaire d'un master en affaires de l'Université d'Alger, activant dans le commerce des dattes algériennes a affirmé que la qualité de ce produit explique la forte demande, précisant que l'ouverture de ce passage a permis la levée de plusieurs obstacles. L'entreprise El walati activant dans ce domaine depuis 2012, a assuré en 2017 seulement, le transport de plus de 20 conteneurs de dattes et 21 autres de produits divers et elle aspire actuellement à élargir son activité de Nouakchott vers Nouadhibou et Bamako sur une distance de 1500 km. Dans l'agroalimentaire, la conserverie de viandes d'Algérie (CVA-groupe Bellat) a investi le marché mauritanien et a fait profiter la partie mauritanienne de son expérience dans le domaine des produits carnés. L'ouverture de ce nouveau poste frontalier constitue une grande opportunité pour les entreprises algériennes désirant approvisionner le marché mauritanien en quantités importantes de marchandises, a estimé le conseiller du directeur général du groupe, Abdelhamid Boukahnoun. Le groupe a établi ses premiers contacts avec les parties mauritaniennes et les médiateurs traitant avec les pays voisins de la Mauritanie, notamment le Sénégal pour évaluer les besoins et examiner les moyens de promouvoir les investissements. La Foire des produits algériens, dont l'ouverture est prévue, mardi après-midi, est un rendez-vous extrêmement important pour l'établissement des relations avec les parties mauritaniennes et leurs voisins en Afrique de l'ouest, a-t-il poursuivi. Les citoyens mauritaniens fondent de grands espoirs sur ce passage frontalier, estime un économiste et expert en commerce mauritanien, Mohamed Mokhtar. En dépit des difficultés de transport, les Mauritaniens traversaient le Sahara pour s'approvisionner à Tindouf ce qui explique l'apport qualitatif de ce nouveau passage pour l'activité commerciale entre les deux pays.