Les appels de soutien à l'autodétermination du peuple sahraoui étaient nombreux mercredi au Conseil de sécurité des Nations Unies où la majorité des délégations ont réitéré sans ambages leur appui au droit inaliénable des Sahraouis de disposer d'eux mêmes. La délégation américaine à l'ONU, qui a été la première à prendre la parole après la mise aux voix de la résolution prorogeant le mandat de la MINURSO a évoqué "une nouvelle approche" des Etats-Unis pour le règlement de ce conflit, affirmant qu'il ne peut plus y avoir "de Business as Usual" avec la Minurso et le Sahara Occidental. "Premièrement, il ne peut plus y avoir de 'statut quo' au Sahara Occidental. Deuxièmement, nous devons apporter tout notre soutien à l'envoyé personnel Kohler dans ses efforts pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permettra l'autodétermination du peuple du Sahara occidental", a déclaré l'ambassadeur adjoint américain, Jonathan Cohen. Elément phare : la déclaration américaine rendue publique juste après l'adoption de la résolution ne fait aucune référence au plan d'autonomie marocain et s'inscrit en droite ligne avec leur position exprimée en octobre lors des travaux de la quatrième commission de la décolonisation à savoir "laisser les peuples coloniaux déterminer librement le statut politique de leurs territoires". Dans un message à peine voilé à la France et au Maroc, les Etats-Unis ont "mis en garde contre toute idée (pouvant faire croire) que la ligne d'arrivée a été franchie". "Le processus politique ne fait que commencer", a fait remarquer le diplomate américain, alors que le représentant de la France évoquait déjà "une dynamique positive sur laquelle il faut bâtir" pour justifier sa demande de prolonger le mandat de la Minurso d'une année. Ce qui est certain, le processus de Genève sera sous l'oeil attentif de l'administration américaine qui va surveiller de près le déroulement et les résultats. Plus affirmatif, Jonathan Cohen a déclaré que la réunion de Genève ne sera pas "un événement unique" mais le début d'un processus pour le règlement du conflit. Le Conseil de sécurité "ne laissera pas la Minurso et le Saraha occidental retomber dans l'oubli", a-t-il promis. Le Maroc est ainsi sommé par le Conseil de sécurité de revenir à la table des négociations sans préconditions. La demande du Conseil de sécurité et de Washington pour la relance du processus politique s'adresse expressément au Maroc qui a sapé jusqu'ici toutes les initiatives de reprise de négociations. Le Front Polisario a, de son côté, réaffirmé à maintes reprises sa disponibilité à participer au processus de règlement sans conditions préalables. La Russie, la Suède, le Royaume Uni, l'Ethiopie, la Bolivie et bien d'autres délégations ont réaffirmé leur soutien appuyé à une solution accordant aux Sahraouis le droit de s'exprimer sur l'avenir de leur territoire. Aucun mot non plus sur le plan d'autonomie marocain. La Suède qui a voté en faveur de la résolution, s'est félicitée de la reprise des négociations qui débuteront début décembre à Genève. Sa représentante, Mme Irina Schoulgin Nyoni, a indiqué que son pays souhaitait apporter sa contribution pour mettre fin au statut quo au Sahara occidental. "L'Ethiopie ne cesse de dire que la solution à ce différend doit reposer sur une solution politique mutuellement acceptable, respectant le droit à l'autodétermination inscrit dans la Charte des Nations Unies. Seule la mise en oeuvre de ce droit peut aider à sortir de la crise", a déclaré son représentant, Taye Atske Selassie. Cependant, l'Ethiopie s'est abstenue de voter le texte, car les remarques formulées par sa délégation n'ont pas été prises en compte par les Etats-Unis, a-t-il précisé.